Voilà des jours qu'on ne parle plus de GAZA, ni sur les chaînes d'in-formation, ni sur MEDIAPART, qui estime sans doute qu'il en a assez fait comme ça. Le dernier édito de Mr PLENEL était donc peut-être un adieu à une actualité lancinante, accablante, bien trop barbare et cauchemardesque à la veille des fêtes, indigeste donc. Routinières, aussi, les centaines de morts et de blessés, de grands traumatisés, succédant dans une morne torpeur à d'autres centaines de morts, blessés, enfants amputés à vif. Les bombes au phosphore, les chars lourds qui écrasent tout ce qui fait mine de bouger encore, le vrombissement incessant des drones comme un essaim de guêpes en furie: du quotidien, de la chair à brèves...
Cela ne vaudrait-il pas, pourtant, un dernier petit édito bien léché, truffé de compassion bonhomme et d'admirables citations, un articulet tout en finesse et en regrets ? Où faut-il attendre que l'armée la plus morale du monde se décide à employer les grands moyens: inonder les tunnels de GAZA (il en est question), expulser le troupeau vers le Sinaï avec ou sans l'accord de l’Égypte ? Faudra-t-il atteindre le cap des 50 000, des 100 000 morts pour que les Palestiniens se rappellent au bon souvenir de MEDIAPART ?
Faut-il éplucher la presse étrangère pour apprendre que:
L'Assemblée Générale des Nations unies tiendra aujourd'hui, à la demande de l’Égypte et de la Mauritanie une session extraordinaire, en application de la résolution 377 qui autorise l'Assemblée Générale à agir lorsque le Conseil de sécurité, faute d'unanimité parmi les membres permanents, manque à son devoir et à sa responsabilité de maintenir la sécurité et la paix dans le monde ?
Que la municipalité de Dublin, à l'unanimité de ses membres, a voté pour que le drapeau palestinien soit arboré au fronton de l'Hôtel de Ville ?
Que des quotidiens israéliens (Haaretz et Yediot Aharonot) ont dernièrement révélé que les pertes militaires israéliennes à GAZA sont bien plus importantes que le laissent croire les chiffres communiqués par l'armée ?
En attendant cet hypothétique réveil, régalons nous du peu que l'on nous offre. La paix des marchands de canons n'est pas celle des confisurs.