Je ne suis évidemment pas (évident pour moi, je le concède...) anti-féministe, quoique mon nom puisse laisser penser, par essentialisation, que je le suis. Toutefois, je m'inquiète de l'hystérisation qui semble gagner toutes les composantes de la gauche dès qu'une "affaire" est débusquée, au point de brandir l'anathème "violences conjugales" quels que soient les faits incriminés. Qu'un magistrat ait apposé son imprimatur sur une procédure quelconque n'est pas une garantie absolue de l'objectivité du jugement, tant les juges, les forces de l'ordre, se sont montrés jusqu'il y a peu, ignominieusement cléments dans nombre d'affaires de violences conjugales. L'anathème en question est-il donc en passe de devenir l'arme absolue pour bousiller en bande organisée, aussi bien un violeur ou maltraitant impénitent qu'un homme, pris dans l'extrême tension d'une relation abîmée, qui commet et reconnaît un geste malheureux ? Une gifle est une gifle, et ce ne sera jamais, à moins que nous perdions la tête, une violence extrême, impardonnable, irréparable. Cet anathème est-il donc en passe de concurrencer, en termes de puissance dévastatrice, l'accusation d'anti-sémitisme, dont on abuse jusqu'à la nausée pour disqualifier quiconque s'aventure hors du troupeau autorisé, quiconque devient, à son corps défendant, pour un temps, la victime symbolique dont aime à se repaître l'unanimisme sous toutes ses formes ? Je le crains.
Mr Quatennens n'a pas, que je sache, violenté les femmes, toutes le femmes, il ne semble pas avoir nui de façon grave et répétée à la cause des femmes. Mais la meute charge et déchiquette de bon cœur, mais dans celle-ci, gauches et droites rassemblées, combien seraient jugés irreprochables si l'on s'avisait d'en connaître de leur vie privée ? Bien peu, sans doute, seraient jugés dignes d'exiger de leurs frères et sœurs humains les vertus et l'exemplarité dont ils semblent se prévaloir. Cela vaut, je suis triste de le mentionner, pour nombre de commentateurs de ce club, qui, ayant perdu la leur, réclament des têtes et du sang.
Brûle ce que tu as adoré... Monsieur Mélenchon a fait, avec d'autres, sortir du néant où un PS ayant tout trahi l'avait plongée, une gauche qui a tout à réapprendre de ce qui est sa raison d'exister. Voici donc que les zombis politiques qui lui doivent de pouvoir à nouveau parader en habits neufs, toute honte bue, réclament maintenant qu'il boive la ciguë. Pour que l'on puisse, noble intention, convoler en justes noces, et plaire quelque peu au troupeau déboussolé qui brame d'amour pour un parti issu de Germains (mauvaise blague ?), reconverti pour l'occasion en protecteur des juifs. La presse, dont le déshonneur crève désormais tant les écrans que nos tympans, hurle le la, et les braves démocrates de l'arc républicain signent les yeux fermés un certificat de virginité au RN. LFI a son Brutus: François Ruffin, qui dispute désormais à Fabien Roussel le titre d'homme de gauche préféré de la droite. Soit. Mais avant de tuer le père, ne faut-il pas s'assurer que l'on est capable de marcher sur ses propres jambes ?