Une fois de plus, l'Enfant de Bailleul, le vraisemblablement plus que Bachelier, l'Insurgé sur commande au service de toutes les nobles causes, s'étrangle en Une de MEDIAPART contre une injustice qui lui noue les tripes de rage et d'émotion. Avec un titre ravageur: Moussa Koussa, l'abominable vérité, il nous livre une poignante recension des articles qui ont trait au financement lybien du rodéo sarkozyste. S'il ne nous apprend rien, ce billet a du moins le mérite de combler un vide, cet abyme dans le traitement médiatique de l'affaire, que dénonce Edwy Plenel. La presse, avec un bel ensemble, s'est abstenue; Vingtras, seul et les mains nues, est monté au créneau: justice est faite et grâce lui soit rendue.
Reste que l'on est en droit de se demander s'il y a, de part le vaste monde de l'information, quelque porte ouverte que Vingtras n'ait pas enfoncée avec l'agilité d'esprit qui caractérise ses prises de paroles.
Y aurait-il donc, à MEDIAPART, quelque machine infernale programmée pour propulser automatiquement en Une -et pour l'y maintenir contre vents et marées- l'insignifiante production intellectuelle de celui qui s'assimile, sans le dire franchement, à Jules Vallès ? Si tel était le cas, quelle déception ! Tant ces billets, s'ils sombraient dans le lot commun des posts morts-nés, n'offusqueraient personne, mais en Une... une telle indigence de pensée... tant de flagornerie, de prétention... et cette fausse radicalité (déporter Sarkozy à l'île d'Yeu) qui se vautre dans la facilité et le confort des belles pensées, sachant qu'elle ne sera jamais prise au mot...
Et quelle solennité dans ces protestations outragées ! A travers l'âme sensible de Vingtras, c'est la République qu'on assassine, l'humanité que l'on baillonne, la liberté de bêler pour ne rien dire que l'on bafoue...
Il me revient ce trait d'esprit: les gens sérieux sont rarement graves, les gens graves ne sont jamais sérieux...
Alors, en finirons-nous jamais avec le copinage, jusques et y compris dans les colonnes d'un médium qui s'est fait une spécialité de le dénoncer ?
Est-il bien nécessaire, lorsque l'on prétend à ce point incarner la Vertu, d'écrire: "mais toute la presse connait le grand professionalisme de Mediapart et apprécie sa rigueur qui a largement fait ses preuves en dénoncant moult turpitudes, tant à droite qu'à gauche" ?
Misère... Qu'on cesse au moins de fustiger la presse qui nous abreuve de Nabila si c'est pour nous régaler de Vingtras.