#FICA2018: "Wajib", l’autre facette de l’engagement palestinien

Le premier film projeté samedi soir lors de ce festival du film engagé d’Alger (qui s'étalera jusqu'au 9 décembre) n’est pas passé inaperçu. Au-delà des imperfections « techniques », c’est surtout les messages envoyés à travers  ce long métrage qu’il faut mettre en évidence.  Oui, « Wajib » est engagé, et sur plusieurs fronts.

Montrer l’occupation de la Palestine par un autre « regard ». Les préparatifs d’un mariage ont été l’occasion de plonger dans le quotidien de la population arabe sous l’occupation sioniste. Il est effectivement question de la population arabe. Le film était une occasion de « découvrir », ou plutôt  faire émerger une autre facette des palestiniens, celle qui est très peu « visible », ou plutôt très peu montrée, les chrétiens. La réalisatrice, Annemarie Jacir, a réussi la prouesse de parler de la Palestine sans évoquer l’islam, ni les musulmans. Le découvrir dans une salle de cinéma algérienne, devant un public algérien, ne pouvait pas passer inaperçu.

« Wajib » est également une question de codes. Codes familiaux et sociétaux, très importants pour ceux qui vivent dedans, et autour, mais « superflus » pour des regards « étrangers ». Le fils qui revient chez lui pour aider son père aux préparatifs du mariage de sa sœur ne cache pas sa désapprobation des « coutumes ». Ce jeune architecte installé en Italie, vivant en concubinage avec une palestinienne (dont le père était un membre très influent de l’OLP), n’arrivait pas à accepter la « mentalité » de son peuple. En face de lui son père qui loin d’être un résigné, essayait de démontrer à son fils que chacun combattait à sa manière.

La grande complicité des deux acteurs (qui ont très bien joué) n’était pas étonnante puisqu’il s’agissait de Mohamed Bakri et de son fils Saleh. Un duo qui,  tout en donnant une dimension intimiste de leur relation, a  su emmener le film sur plusieurs rivages. Il faut mentionner que la qualité de jeu des autres acteurs (surtout la fille) n’était pas au rendez-vous. Sur ce plan, l’engagement était absent.

                                              Salim KOUDIL

                       Polytechnicien-Journaliste