Ce jeudi 12 octobre 2017 restera sans aucun doute une journée historique pour le Soudan. Cette date coïncide avec la levée officielle des sanctions contre ce pays africain annoncée solennellement, le 6 octobre dernier, par le département d'Etat américain. Le choix de cette date n'est pas fortuit. L'administration de Donald Trump a pris option pour ce 12 octobre pour répondre positivement à l'appel lancé par un algérien. Il s'agit de Idriss Jazairy, rapporteur spécial de l'ONU sur l’Impact négatif des Mesures coercitives unilatérales sur les Droits de l’Homme. Le chevronné diplomate algérien avait effectivement, le 13 septembre dernier, lors de la 36e session du conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, demandé à ce que le 11 octobre 2017 soit le dernier jour des sanctions américaines contre le Soudan.
La décision des Etats-Unis a été d'ailleurs saluée par le diplomate algérien. Dans des déclarations, rapportées par le site du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), Idriss Jazairy a indiqué que par la levée des sanctions "témoignait d'un engagement louable au dialogue".
L'article de l'instance onusienne n'omettra pas de préciser que si Trump a opté pour cet "arrêt" c'est surtout grâce au travail de l'algérien réalisé "dans la discrétion sur une période de 16 mois pour réunir les conditions ayant conduit à cette décision". Il faut rappeler effectivement que l'annonce américaine du 6 octobre est venue "parachever" un processus US initié déjà par l'administration d'Obama.
Lire l'article : "Quand Obama applique les recommandations d’Idriss Jazairy"
L'article sur Idriss Jazairy mis en ligne sur le site de la "CNBC Africa"
Mettre fin aux sanctions unilatérales imposées au Soudan depuis presque un quart de siècle, a tenu à le rappeler Idriss Jazairy, c'est surtout dans l'intérêt de tout un peuple, premier (et éternel) victime de ce genre de décisions. "Les sanctions (...) ont eu un effet majeur sur les groupes de population vulnérable" a précisé le Rapporteur spécial de l'ONU. Un diagnostic régulièrement fait par le diplomate algérien sur les retombées néfastes et contre-productives des mesures unilatérales prises à l'encontre, pas seulement du Soudan, mais de plusieurs autres pays. Le Yémen en est un autre exemple. Ce pays ravagé, depuis plus de deux ans, par la guerre et la famine, est l'un des principaux axes du travail de Idriss Jazairy. Ne cessant pas de tirer la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire de ce pays, le Rapporteur spécial onusien, à l'instar de ce qui vient de se passer au Soudan, a vu es efforts récompensés. Cette fois c'est l'Union Européenne qui s'est inspirée du travail de Idriss Jazairy, dans le cadre des Nations Unies, pour adopter, il y a quelques mois, une résolution sur la situation humanitaire au Yémen.
L'article de l'agence de presse officielle chinoise "Xinhua" sur Idriss Jazairy
L'article de l'agence de presse officielle Koweitienne "KUNA" sur Idriss Jazairy
Salim KOUDIL
@SalimKOUDIL