Pulvis et umbra sumus
Les neiges s’en sont venues
Depuis longtemps les plaines voient disparaître leur gazon et les arbres leur chevelure
La Terre prend son nouvel aspect
Nous ne sommes que poussière et ombres.
De parts et d’autres de cette plaisante justice qu’une rivière borne,
les hommes, les femmes et les enfants se meurent le long de ses rives
Les fleuves tarissent
Nous ne sommes que poussière et ombres.
La Grâce, avec les Nymphes et ses deux sœurs, n’ose plus mener nue ses danses.
Ne point espérer des choses immortelles, c’est le conseil que te donne l’année et l’heure qui emporte le jour nourricier.
Nous ne sommes que poussière et ombres.
Les froids deviennent de plus en plus violents.
Zéphyr n’est plus ce doux vent venu de l’Ouest
porter la belle Psyché de son rocher au royaume du Dieu de l'Amour
Zéphyr n’annonce maintenant plus le printemps
Un long hiver par le blanc des linceuls qui s’étale à perte de vue
Nous ne sommes que poussière et ombre.
Qui sait si, au total atteint aujourd’hui, les dieux d’en-haut ajouteront les instants de demain ?
Pulvis et Umbra Sumus
Salima Bouyarden est Docteur de l'Université de Strasbourg, Spécialisée sur les questions de l'Identité, de l'Islam et de la Mondialisation