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Dans un pays connu pour ses nombreuses révoltes à travers l’histoire et surtout par sa révolution armée (1954 – 1962), l’urgence d’être à la page dans les bouleversements mondiaux actuels est plus qu’une nécessité. Le fait que l’Intelligence artificielle (IA) soit apparue à cette époque constitue ainsi, pour l’Algérie, une grande opportunité.
Les révolutions industrielles et scientifiques des XIXe et XXe siècles ont échappé à l’Algérie, et le colonialisme en fut le principal frein. Après l’indépendance, un nouveau train est passé (et toujours en marche), celui de la révolution numérique, lancée dans les années 1970, et là encore, les locomotives sont passées.
Les raisons du retard sont faciles à identifier. Entre mal gérance et non transfert technologique, en plus de la situation interne, les justifications étaient, et sont, nombreuses. Néanmoins, soixante-trois ans après l’indépendance, les excuses ne tiennent plus. Si auparavant (pour les révolutions antérieures) nous n’étions pas acteurs, encore moins consommateurs (la colonisation est passée par là), pour l’internet la situation était autre. L’algérien était, et reste, juste un consommateur (jusqu’à nouvel ordre). Le statut d’acteur semble être encore lointain. L’impact DZ sur la toile mondiale, régionale et même en local, reste epsilonien. Toutefois ce constat est établi depuis trop longtemps pour s’en contenter.
Maintenant, l’heure est de se racheter de ses ratages historiques. L’occasion se présente devant tout le monde, celle de participer à la révolution de l’intelligence artificielle (IA). Gare aux retardataires, et cet avertissement étant à peine à la hauteur des enjeux. En cette année 2025, l’IA, dans le monde, reste encore à ses premiers balbutiements. Une opportunité historique pour l’Algérie, celle de prendre le train qui démarre en s y accrochant fermement.
Ce sera avant tout la concrétisation de cette indépendance acquise au prix fort. Les slogans creux ne font jamais avancer les nations. L’heure est à l’action.
Mais l’espoir réside dans l’énergie de la jeunesse, dans les initiatives locales et dans la capacité à s’approprier ces technologies de manière créative. L’Algérie n’a pas vocation à reproduire les modèles existants, mais à inventer sa propre voie, adaptée à ses réalités et à ses ambitions. La révolution numérique et l’IA offrent une chance inédite de rattraper le temps perdu. Mais cela suppose d’oser franchir le pas et de croire en ses propres forces.
Si l’Algérien d’autrefois avait de multiples raisons et excuses (parfois tirées par les cheveux) pour avoir manqué les marches du développement, celui de 2025 ne saurait les invoquer à nouveau.
Aux générations passées, l’histoire a offert des révolutions (non armées) manquées. À celle d’aujourd’hui, elle tend enfin une révolution à saisir.
Salim KOUDIL