Par Abdenour Dzanouni
Une nouvelle loi « anti djihadiste » a été adoptée, jeudi 18 septembre 2014, par le parlement français qui autorise, sur simple décision administrative, la confiscation des pièces d’identités de candidats au djihad pour les empêcher de sortir du territoire français et l’interdiction de sites internet faisant la propagande au djihad et à l’anti sémitisme.
En adoptant ce texte de loi, les députés n’ont pas cru un seul moment qu’il puisse être utile dans la poursuite des objectifs qu’ils lui assignent. Les sergents recruteurs, spécialisés dans l’import-export de mercenaires, sont assez bien équipés pour fournir de faux papiers et de vrais billets d’avion. Ces mêmes députés qui ont concocté encore une fois une loi stérile, savent que dans le domaine de l’Internet il n’y a pas de loi qui tienne. Ajouter des lois inutiles aux lois qui condamnent déjà l’apologie du crime, c’est brasser du vent et se faire complice du crime qu’on prétend combattre. Que les services de renseignements les plus dotés et leurs satellites omniscients autour de la planète ne puissent pas remonter la trace des diffuseurs des vidéos d’assassins laisse songeur.
Le plus grave est au-delà des considérations pratiques de l’exécution de cette loi. Pour un crime aussi grave que l’assassinat, perpétré par un individu ou un état, organisé en réunion ou en solitaire, il est toujours funeste qu’un parlement s’en remette à l’exécutif et son administration pour juger et punir de ce qu’elle présume être criminelle et dessaisisse ainsi l’institution judiciaire de sa prérogative essentielle. C’est là une atteinte grave, très grave à la séparation des pouvoirs, règle cardinale dans la défense des principes fondamentaux de la république et de la démocratie. Cette dérive met en danger l’égalité des citoyens devant la loi et l’exercice des libertés publiques.
Toujours le même scénario. L’horreur est mise en scène. La peur est massivement propagée. L’histoire du monde regorge d’actes et de manipulations similaires et la France n’y coupe pas. Que de crimes commis au nom de la paix et de la sécurité! C’est connu : « l’enfer est pavé de bonnes intentions » Mais qui pavent la route qui y mène ?
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