Par Abdenour Dzanouni
Le général Giap avait raison: "L'impérialisme est un mauvais élève. Il ne retient pas les leçons de l'Histoire"
Pour l'Algerie, qu’importe, monsieur John Kerry, que vous vous "réjouissiez", "souhaitiez" ou "attendiez" des « élections transparentes et conformes aux standards internationaux. » ! Si vous êtes si attaché à ces « standards internationaux », que ne les avez-vous suggérés à L'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, présent en même temps que vous à Alger ? Que ne les avez-vous rappelés au roi Abdallah d’Arabie saoudite, lors de votre passage à Riadh, la semaine dernière ? Que n’avez-vous demandé à Benyamin Netanyahou le respect des droits du peuple palestinien notamment à la création d’un état souverain ? Que ne l’avez-vous rappelé, en toute démocratie, à votre président Barak Obama qui a menacé les palestiniens de son droit de véto s’ils le proclamaient ? Pourtant, et vous le savez, le droit des peuples à l’autodétermination a été formulé, entre les deux guerres, par le président américain Thomas Woodrow Wilson et figure dans la charte des Nations Unis.
Vos standards internationaux en démocratie sont-ils compatibles avec le soutien US aux guerres menées par l’Arabie saoudite et Qatar contre l’Algérie, l’Irak, la Syrie, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte, la Tchétchénie, la Lybie, le Mali et le Centre Afrique afin d’instaurer un Califat wahhabite qui ferait de ces pays des gouvernorats sous allégeance ?
Vos standards internationaux en démocratie s’accommodent-ils de la colonisation israélienne ? Ignorent-ils l’existence de Gaza, le plus grand Ghetto à ciel ouvert au monde, plus vaste que les ghettos africain de Soweto et juif de Varsovie réunis ? Que valent pour ces standards de la démocratie, les centaines de milliers de victimes de crimes en Palestine ou ailleurs ? En tout cas, ils sont conformes aux traditions américaines de massacres des peuples Indiens, philippin, vietnamien, afghan, Irakien, libyen… Les massacres sous-traités par les dictatures du Chili, de l’Argentine, du Brésil… À quels standards internationaux se conformait votre administration quand elle a renversé le gouvernement démocratique chilien et assassiné son président élu Salvadore Allendé ?
Ah, monsieur John Kerry, entassez les victimes innombrables des crimes contre l’humanité commis par votre pays, la montagne ensevelirait la Maison blanche et dépasserait la hauteur totale des gratte-ciel de New York, mis l’un sur l’autre. Auriez-vous le cran de les sortir de vos placard qui en regorgent pour demander pardon à l’humanité et prier que leur sang ne retombe sur la tête de vos enfants innocent de vos crimes ? Qui pourra vous pardonnez les tapis de bombes successifs qui ont réduit l’Irak en poussière? Mais peut-être faut-il cesser de mentir comme vous le faites tantôt pour les droits de l’homme, tantôt pour la sécurité du monde, ou pour la démocratie, votre cheval de Troie.
Pour rappel, déjà en 2003, les US était en route pour « instaurer la démocratie en Irak » et nous savons depuis ce qu’il en est advenu! Là où vous êtes, monsieur John Kerry, à la Maison blanche, les correspondants des plus grands journaux américains étaient réunis un matin de janvier,en conférence de presse quotidienne. Ils ont dû avoir une envie pressante et irrépressible à satisfaire quand ils ont entendu Ari Fleischer, le porte- parole du gouvernement, leur dire en détachant chaque mot pour être bien compris : “ Je vous le dis, et dites-le à vos collègues dans vos rédactions, faites très attention à ce que vous écrirez, faites attention à ce qui pourrait vous arriver à vous et à votre famille”. Cette scène ahurissante a été filmée par les reporters de la célèbre émission “ Envoyé spécial ” diffusée, le même mois de janvier, par France 2. En une phrase, Ari Fleischer, la voix de la Maison Blanche, s'est rendu coupable de trois crimes, tous passibles des tribunaux : atteinte au droit constitutionnel à l'information, menaces sur les journalistes dans l'exercice de leur mission et menaces de punition collective de leur famille. Et puisque nous sommes aux portes de la Maison blanche, monsieur John Kerry, balayez !
Vous, dans l’opposition ou arrivé au pouvoir, pourquoi n'avez-vous pas demandé une commission d’enquête sur les viols de la constitution de « la plus grande démocratie du monde » ni sur le parjure de son président GW Bush qui avait prêté serment de fidélité à la constitution? Ne l'ayant pas dénoncé, vous vous rendiez coupables de complicité, monsieur John Kerry! Commencez donc par respectez votre propre constitution avant de faire la leçon à l’Algerie, à la Russie ou à tout autre pays ! Vous pouvez avoir les plus grandes réserves d’or du monde et la plus puissante armée, la crédibilité ne s’achète pas ni ne s’acquiert par la force. Car comme le disait si justement Abdelaziz Morsli, mon directeur à El Moudjahid : « La crédibilité est la seule valeur vraie que ce soit pour un gouvernement, un journal ou un homme. Sans cela quelque soit votre richesse ou votre puissance, votre parole ne vaut rien ! ».
AD