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Billet de blog 8 septembre 2014

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MANUEL VALLS EN ITALIE : HOU ! HOU ! MANU, FAIS-MOI PEUR !

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Par Abdenour Dzanouni

« Le Front National et Marine le Pen sont aux portes du pouvoir ! » nous alerte Manuel Carlos Valls à partir d’Italie, la patrie historique du fascisme. Nous faire peur est ce à quoi s’emploie Manuel Carlos Valls en coupant les têtes de ministres qui dépassent, en menaçant les députés de dissoudre l’assemblée s’ils ne lui accordent pas leur confiance, en terrifiant les militants socialistes par son « Oui, la gauche peut mourir » et provoquer les reflexes corporatistes funestes et enfin en alarmant les citoyens par « Le Front National et Marine le Pen sont aux portes du pouvoir ! », il nous alarme non parce qu’elle est son adversaire mais sa concurrente politique. Et nous hésitons à lui dire ce qu’elle pourrait faire car il s’en emparerait pour le faire aussitôt à son compte!

Oui, Marine le Pen aurait du mal à faire pire contre les migrants et les émigrés, contre les chômeurs et les malades, contre les roms et les avocats, les notaires et les agents immobiliers, désignés sans vergogne à la vindicte populaire. Qu’est devenu « mon seul ennemi  la finance » ?

« La France peut se défaire » martèle-t-il à l’envie. Mon dieu, rien que ça ! mille ans d’histoire qui disparaitraient d’un coup, d’un seul coup de baguette magique du magicien Hollande en un seul triste et minable mandat ? Et s’il a ce pouvoir terrifiant, pourquoi n’en userait-il pas pour transformer la France en un immense paradis terrestre ? Quand, à longueur de tirades alexandrines, il scande son amour pour ce pays, qu’attend-t-il pour en montrer un échantillon ? Au lieu de cela, la peur, la peur, toujours recommencée et il arrive alors à la société, ce qui arrive à un corps humain soumis à cette torture, qu’elle en devient insensible.

Qui veut gouverner pour le bonheur commun, en appelle à l’intelligence du cœur et au dévouement de l’esprit et non pas aux instincts répugnants de la peur qui glacent les cœurs et paralysent l’esprit. Vous n’êtes pas la gauche, monsieur Valls, vous en êtes, avec quelques autres, le passager clandestin. Il arrivera bien une station où un contrôleur vous dira, à vous comme à l’autre, « Au delà de cette limite votre ticket n’est plus valide ! » Vous me direz bien sûr, votre rente est assurée.

En attendant, apprenez donc pourquoi la gauche ne meurt pas. La gauche ce n’est pas vous ! Vous, vous êtes un homme, donc mortel, dirait Socrate, mais la gauche est éternelle car les profiteurs et les imposteurs, l’humiliation et l’injustice, seront toujours là pour que des femmes et des hommes se dressent, s’organisent et les mettent à bas. Qui sont ces gens fières et indomptables? La gauche, celle qui défend l’humain et la planète contre des gens comme vous et comme Marine le Pen, entre les politiques desquelles bien habile serait celui qui arriverait à mettre une feuille de papier à cigarette. M’enfin, c’est vous qui faites peur M. Valls, et bien plus dangereux, car vous vous dissimulez derrière le masque humain de la gauche. Alors, je vous dis comme je le pense « bas les masques ! »

Votre politique s’attaque, toute honte bue, aux chômeurs, qualifiés de fraudeurs, eux qui sont mis sur le carreau par des entreprises bénéficiaires. Y a-t-il plus ignoble que de désigner des victimes comme coupables du cancer social qui les ronge et dont le virus est le profit et les dividendes distribués aux uns en même temps que la misère aux autres ! De quel côté êtes vous quand vous envoyez les CRS bastonner et gazer les ouvriers qui veulent travailler et quand vous distribuez des milliards aux entreprises et leurs actionnaires, eux qui investissent ailleurs où l’esclavage existe impunément?

Votre politique s’attaque aux malades, devenus des « absentéistes », et rendus responsables du trou de la sécurité sociale que vous chiffrer à huit milliards. Ces chiffres font peur et c’est l’effet recherché, pardi ! La sécu est un organisme où cotisent les travailleurs et les entreprises pour qu’un travailleur qui tombe malade ne meurt pas et pas de faim surtout. Ce droit est le fruit de la solidarité du monde du travail pas de la rente Plus que son droit, un malade a surtout le devoir de rester confiné chez lui pour éviter que sa maladie, si elle est contagieuse, ne s’étende à la population. Les pertes évitées à l’entreprise et à la société sont suffisamment appréciables pour considérer l’arrêt maladie comme un gain pour tous. 

 Et si au lieu d’agresser les malades faibles et sans défense , vous vous intéressiez au prix des médicaments pratiqué en France par les laboratoires pharmaceutiques que votre ministère de la santé valide ? Comparez, ils sont entre dix et vingt fois moins chers en Hollande ou en Italie ! Vous constaterez que la sécu pourrait économiser quelques dix milliards d’euros sur les cinq médicaments les plus consommés en France. Qui peut expliquer cette différence ? Il faut le demander à des experts comme Jérôme Cahuzac et Aquilino Morelle. Ils sont si proche de vous !  Interrogez les braqueurs, ces laboratoires pharmaceutiques, et non pas les braqués que sont les travailleurs, spectateurs impuissants du vol de leurs cotisations !  Les scandales sont légion et vous avez l’impudence de dénoncer le pauvre malade  du hold-up dont il est victime !

 Quand vous dites à Boulogne « Le Front National et Marine le Pen sont aux portes du pouvoir ! », quelqu’un a bien dû les aider à être là ! Sinon, apprenti sorcier, que recherchiez-vous en faisant l’injure au Front de gauche de l’assimiler à l’extrême droite quand l’extrémiste borné et brutal, c’est vous ! Malgré les turpitudes et l’ignominie de vos dérives, la gauche française saura-t-elle, rétablir la politique d’indépendance et de progrès économique et social de la France ? La question se posera tous les jours sans vous et surtout contre vous.

AD

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