
« Désolés pour vous, le dernier lot des mille vierges a été pris par Wolinski et ses potes. Et depuis que les vierges du paradis font grève pour réclamer mille puceaux chacune, nous sommes en rupture de stock. Pas une pucelle à se mettre sous la langue ! Quand nous en avons une qui débarque, elle préfère choisir quelqu’un qui la fait rire. Et vous n’êtes pas drôles ! «
» Comme vous, j’ai été orphelin ! Mais ce n’est pas une excuse pour tuer des dessinateurs et des journalistes qui veulent rigoler, une jeune policière de la Guadeloupe qui fait la circulation, des juifs qui font leurs courses la veille du Shabbat, un policier à vélo qui répond au même prénom que moi ! Enfin, que vous ont fait ces hommes et ces femmes dévoués à leur famille, à leurs amis, à leurs voisins, à leur métier et ainsi, chacun selon son coeur, à l’humanité toute entière ! Que vous ont-ils fait de mal ? «
» Vous avez crié que vous me vengiez ? Vous ai-je demandé un jour, quelque part, quoi que ce soit ? Bien au contraire, je vous ai dit et c’est écrit :« Tuer un homme, c’est comme tuer toute l’humanité. » Alors ? Lequel d’entre vous a dit « Allah est avec nous ! » au moment où il volait la voiture à un paisible citoyen ? Si vraiment Allah était avec vous, vous aurait-il laissé égarer la carte d’identité qui allait vous démasquer ? Allah n’aime pas les méchants ni les imposteurs. Et vous osez l’invoquer pour l’associer à vos crimes ? Enfants adultérins des saoudis et des qataris, vous êtes ma honte, la honte de l’Islam et la honte de l’humanité. «
» Entre prophètes, il arrive qu’on fasse notre examen de conscience. « Que sont devenues les nations auxquelles nous avons révélé les lois et prodigué nos conseils ? Nous ont-elles écoutés pour suivre la voie du bien et s’éloigner du mal ? » Et Jésus pleure en voyant les massacres des Amérindiens et des Africains commis en son nom pour un métal maudit ! Et Moshé va aux portes du ciel, au devant des palestiniens, martyrs en procession de tous âges, pour leur demander pardon en pleurant. Et moi, le visage baigné de larmes et le cœur meurtri, je m’agenouille, baise les mains de vos victimes et reste prostré, inconsolable de vos crimes sans nom. Est-ce cela la religion d’Abraham ou est-ce le triomphe de ce diable de Satan? «
» Satan… la belle excuse ! c’est la plus diabolique invention de l’homme pour s’exonérer de ses crimes. Votre Satan porte un nom, voire plusieurs : voyez ceux d’Arabie dont la soudaine richesse fait rêver d’un empire depuis le Sénégal jusqu’en Tchétchénie. Ils y lèvent des armées de mercenaires et y sèment la mort en mon nom. Je suis innocent de leurs crimes ! Voyez ceux des Etats Unis qui les protègent et ceux de l’Europe qui se bousculent pour leur vendre leur quincaillerie meurtrière ! Je suis innocent de ce commerce funeste ! Les balles sitôt vendues reviennent tuer, à bout portant, des hommes et des femmes, des journalistes et des policiers, des soldats et des agents d’entretien, enfin arrachent des brins d’herbe qui ne demandent qu’à vivre. Et là encore, moi le prophète, je suis innocent de vos crimes barbares. «
» Car, enfin, dirigeants du monde terrestre, l’union sacrée pour se défendre à laquelle vous appelez vos peuples, meurtris dans leur chair, exige de désigner en clair l’agresseur. Mais voilà, dans ce bal de faux-culs, vous ne pouvez dénoncer la bouche pleine. Votre duplicité vous entrave. Aujourd’hui que le monde entier vous regarde, au lieu de vagues acronymes et autant d’avatars nébuleux, osez désigner la capitale du terrorisme et du crime auxquels vous exposez tragiquement vos peuples ! Montrer du doigt ce baril de pétrole coiffé d’un chèche qui a volé la vie aux meilleurs filles et fils de votre peuple ! Osez « Dire » au nom de cette liberté d’expression dont vous vous réclamez et qui est, encore et toujours, trop chèrement payée. Servez-vous gratuitement, d’autres ont donné leur vie pour que vous puissiez le faire. Prouvez ainsi votre bonne foi si vous êtes sincères ! »
Pour le prophète Mohamed,
son scribe de circonstance:
Abdenour DZANOUNI