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Billet de blog 12 octobre 2014

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NICOLAS, QU’EST-CE QUE CA PEUT FOUTRE AUX FRANÇAIS QUE TU BANDES ?

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Par Abdenour Dzanouni

_ Tu vois cette merguez, Dieudonné ? Je te la mets dans ton gros cul de breton inculte ! 

 Ahurissant ! Ce soir là à la Tour Eiffel, sur Antenne 2, Alessandra Sublet et Nicolas Bedos ont fait aux dépends des contribuables français un gros canular. Le drôle dans le rôle du pervers narcissique y témoigne des émois de Valérie Trierweiler dans celui de la cougar nymphomane. Mais le plus ahurissant est que les sages du  CSA se saisissent de ce sketch pour en juger.   

 _ A-t-on le droit de rire de tout ? demandait hilare Alessandra à Elie Semoun.

 Plus penaud qu’un juif persécuté par un pharaon sioniste, Semoun récite la fatwa qui autorise de rire de tout sauf bien sûr si c’est raciste… Elie Semoun n’arrive pas à désigner d’emblée Dieudonné à la vindicte. Pensez, ils ont partagé tant de fous rires et de fours ensemble. Il a beau se racler la gorge pour abjurer son ancienne amitié, cela reste au travers et il ne peut pas cracher dans la main qu’il a serrée. il traîne des pieds pour rejoindre la meute et donner la chasse à l’esclave fugitif.

 Devinez qui est plus à plaindre qu’un habitant d’un camp de réfugiés palestiniens ? Un juif errant sans ghetto ni emploi. Verboten ! Le sort que les patrons sionistes des médias font à Elie Semoun est juste révoltant. Quelle tristesse qu’un tel artiste soit réduit à faire tapisserie dans des émissions sans sel ni relief et au mieux squatter la première partie d’un Gad el Maleh, converti en homme-sandwich des banques et assurances. Mais le plus digne des deux n’est pas celui qu’on croit !Que pensent les juges du CSA de l’interdit professionnel ? Celui d’Elie Semoun ou de Dieudonné car il importe pour la république de ne pas discriminer en droits, un juif d’un métis.

 En attendant,  le chevalier Nicolas vole au secours d’Elie, lui qui trahi et abandonné reste muet et incapable de se trahir. Regardes comme moi je fais ! lui dit Nicolas en brandissant une merguez et en s’adressant courageusement à Dieudonné par la petite lucarne !

_ Tu vois cette merguez, Dieudonné ? Je te la mets dans ton gros cul de breton inculte ! 

 Les juges du CSA piquaient alors du nez ! Pas vu, pas pris ! Alessandra Sublet en profite encore pour diffuser un extrait des œuvres choisies de Nicolas et son compère Laurent Ruquiet. Nicolas, porte une potiche de collier de barbe et une moustache d’Hitler.  Imitant, dit-il, un jeune de banlieue, il éructe et crache  dans le salon des français assis paisiblement en face de leur télévision.Nous sommes loin de la satyre, à la fois tendre et drôle  d’un Elie Semoun métamorphosé en ce diable de Tewfik ! Intellectuel, Nicolas nous explique, qu’il veut ainsi provoquer un débat. Entre qui et contre qui ?

 Cette séquence parmi d’autres du racisme français ordinaire contre d’autres français ordinaires ne semble pas avoir ému la haute autorité morale du CSA. Circonstance aggravante, ces injures sont proférées sur France télévision, chaînes publiques auxquelles des français payent une redevance pour être insultés.

 A France télévision, pas une chaîne pour en sauver une autre, pas une émission qui rattrape sa voisine. Dans « C à vous » de la chaîne 5, le chroniqueur rapportait l’histoire hilarante d’un couple de Ghanéens. Mari et femme font leurs courses dans un super marché parisien. A la caisse, il payent avec un billet de 500 euros. La caissière refuse le billet et appelle au secours sa directrice. Celle-ci confisque le billet et appelle la police. Le couple est  embarqué au commissariat où il est retenu en garde à vue pendant vingt heures. Il est relâché après vérification du billet. Il était authentique.

 Chroniqueurs et invités s’esclaffent autour de la table. Mais le plus drôle est le commentaire de Patrick Cohen, le juif victime du racisme.

_ C’est sans doute l’argent de la mafia ! dit-il sûr du fait.

 Ah, quels cris d’orfraie auraient poussés les sages du CSA si le français Dieudonné avait dit que Madoff était un banquier juif ! Ce qui est vrai ! Mais qu’un africain ait un billet de 500 euros, il le doit à la mafia, sans doute !

 Sans doute ? Mais chut ! Les sages du CSA piquent un somme.

 Dormir est-il une manifestation de la sagesse, ô juges ? Si oui, pourquoi vous offusquer d’un canular potache ? Dormez braves gens ! Si c’est parce que Alessandra et Nicolas jouent à touche pipi, étirent leurs jambes dans le salon des français, et  fassent comme les chats, baiser et miauler,  personne ne vous oblige à regarder! Sinon, pourquoi ne pas avoir, par soucis d’équité, réagi quand ces mêmes médias faisaient les gorges chaudes de la versatilité du président faisant cocues Ségolène avec Valérie, puis Valérie avec Julie, toutes victimes du charme ravageur du don juan de l’Elysée? Que ne les avez-vous invités à la discrétion, à l’élégance et à la délicatesse dues à l’honneur de ces dames.

 Enfin,  « Ce soir à la Tour Eiffel » est une émission de divertissement pour ceux qu’elle divertit, une production culturelle pour ceux qui la produisent, et pour d’autres blasés un programme ni plus ni moins abrutissant que les autres. Que Nicolas Rastignac aie niqué la femme du président ou pas, la belle affaire ! Voyons Nicolas, qu’est-ce que ça peut foutre aux français que tu bandes ? Crois-tu qu’ils paient une redevance audiovisuel pour subir le triste spectacle dont tu les affliges? Toute ma tristesse s’exprime en une question : faut-il que la braise n’enfante que la cendre ? Pour le reste, n’eût été l’égard dû à ton vénérable papa, Je te déculotterai pour t’infliger une volée de martinet à rougir tes fesses comme des tomates.

 _ Bourreau d’enfant ! dirait ton père comme au temps béni où le rire n’était ni forcé, ni interdit où on pouvait rire de tous et de soi-même, de tout et de bon cœur.

AD

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