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Billet de blog 19 novembre 2014

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LES MEDIAS EN FRANCE, « COMME EN 14 ! »

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Par Abdenour Dzanouni

J’ai reçu un appel téléphonique d’une dame qui, d’une voix charmeuse, m’a proposé un abonnement à la chaîne de cinéma "Canal". J’ai poliment décliné l’offre en expliquant que j’étais suffisamment abreuvé de cinéma par les journaux et les émissions politiques et fasciné par les acteurs exceptionnels que sont les Sarkozy, Hollande, Valls, Fillon, le Pen et Juppé, pour ne pas en boire  davantage. Cela amusa mon interlocutrice et j’en profitais pour la saluer et raccrocher.  Aussitôt, le téléphone sonna à nouveau. Quel pot de colle ! me dis-je mais c’était la voix du percepteur qui me relançait à propos du retard de paiement de ma redevance audiovisuelle. « Croyez-vous que je doive payer pour ces flots de propagande et de publicité qui se déversent depuis cette lucarne répugnante ?  lui demandais-je et d’ajouter : «  Ce sont les télévisions qui devraient me rémunérer en dédommagement de chaque minute où je les subis ». Aussitôt, un commando d’huissiers toqua à ma porte pour me  saisir. Quand ils firent irruption dans le salon, ils découvrirent consternés que le poste de télévision était débranché et recouvert d’un linceul blanc immaculé. Voilà une machine à sous mise hors d’état de nuire, leur dis-je, et ils semblèrent plus attristés et endeuillés que moi de la perte. Alors, plein de compassion, je les raccompagnais jusqu’à la porte.

Téléspectateurs de France et de Navarre, le but de votre contribution audiovisuelle,-a expliqué le législateur, était de « vous  permettre de disposer de l’information la plus large possible, et d’être ainsi en mesure de participer à la vie publique ». Dans la réalité, les informations déversées par les médias sont pure propagande et ce qui est dénoncé comme mensonge aujourd’hui était la vérité proclamée hier. Et comme un mensonge chasse l’autre, vous n’avez pas le temps de respirer que vous êtes à nouveau plongés dans le scénario d’épouvante d’un cauchemar sans fin. Votre participation à la vie publique se résume ainsi à être l’objet de la manipulation mentale pavloviesque de ceux qui vous gouvernent. Le comble est que vous payez pour ça une contribution audiovisuelle! Il y a ceux qui feignent de croire au pluralisme quand tous les médias sont concentrés entre les mains de Lagardère et de Dassault, plutôt connus pour être des vendeurs de canons et de bombardiers. Ils vous diront cyniques « si cela ne vous plait pas, zapper ! » En zappant, vous découvrez que les chaînes répètent toutes la même chose, suivent une même feuille de route, avec les mêmes éléments de langage. Vous croyez tenir la télécommande et c’est la télécommande qui vous tient. Zapper ! disent-ils, eux qui occupent votre cerveau, impunément et sûrs de ne pas en être délogés.

Youssef Ramouni, un Palestinien de Jérusalem-Est de 32 ans, chauffeur de bus, père de deux enfants a été pendu par des soldats israëliens dans le dépôt de bus où il travaillait. Le médecin légiste a démenti la thèse du suicide avancée par la police israélienne. Pour le venger, deux palestiniens commettent, le lendemain, un attentat dans une synagogue à Jérusalem ouest. Bilan : cinq morts et quatre blessés. Toutes les chaînes de radio et de télévision répètent en boucle la seconde information et observent le black out totale sur la première. Réfléchissons : où est le respect de l’engagement, dans lequel sont tenus ces médias, de « … permettre au citoyen de disposer de l’information la plus large possible, et d’être ainsi en mesure de participer à la vie publique » ? Non, ces  médias provoquent délibérément la peur et la haine au lieu de donner les informations qui permettraient de comprendre l’escalade de la haine et de la peur. Nous leur payons une contribution audiovisuelle pour être abusés par leurs mensonges et trompés par leur censure.  Comme la braise pour le feu, le mensonge est l’aliment qui entretient les guerres d’aujourd’hui et enflamme celles de demain. Et la priorité sera donnée à la jeunesse qui sera précipitée, elle et ses rêves, dans la fournaise et le carnage.

 « Comme en 14 ! »

 AD

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