Par Abdenour Dzanouni
UNE PRESTATION PITEUSE DU RAPPORTEUR HIER EN AUDIENCE DU CONSEIL D'ETAT SUR LE CV ANONYME.

Les militants de la Maison des potes-maison de l'égalité à la sortie du Conseil d'Etat.
Le Conseil d'Etat a tenu une audience ce 18 juin pour examiner les requêtes de la Maison des potes- maison de l’égalité, de Modem science po et d’un étudiant en droit, David Van der Vlist, concernant l'absence de décret d'application de l'article de loi portant sur le CV anonyme et ce huit ans après l'adoption de cette loi. Le rapporteur du Conseil, Delphine HEDARY a tenté de voler au secours de l'exécutif truffant son rapport de propos chargé de mépris comme "L'idée du CV anonyme était très à la mode après les émeutes en 2005 " Suggérant que la loi était passée de mode. Plus loin, elle s'interroge: "Un décret est-il nécessaire pour appliquer la loi?" Et d'y répondre: " A première vue, ce n'est pas le cas..." A première vue? Il faut qu'elle aie la vue bien basse pour ne pas lire dans l'article de loi lui-même: "Un décret d'application précisera les dispositions d'application du présent article." Elle invoquera une étude dont elle se gardera de citer les sources, et qui, selon elle, montrerait que la pratique de CV anonymes pénaliserait deux fois plus les personnes qu'elle prétendrait défendre. Vos sources madame?
Delphine HEDARY aurait pu s'en tenir au seuil de son incompétence si elle n'ajoutait à celle-ci son mépris pour ceux qui vivent ces discriminations, juste parce que leur nom est difficile à prononcer ou parce qu'ils sont nés et vivent relégués en dehors de la ville. Le CV anonyme certes n'est pas la baguette magique qui bannira les discriminations en matière d'emploi, mais il porte en lui un peu de l'essence de ce principe d’égalité, au fronton des écoles et des institutions de la république. Ce principe qui commande que tous les jeunes gens et jeunes filles soient égaux en droit et que la seule distinction qui doit prévaloir est le mérite. Mais Delphine HEDARY craindrait-elle, si ce principe se mettait à vivre, pour sa place? Ramenée bien malgré elle à la loi comme par l'irresistible attraction universelle, elle demandera un sursis de six mois au gouvernement pour qu'il prenne une décision et un pourboire de cent euros par jour de retard après l'écoulement de ce délai. La décision du Conseil d'Etat sera rendue dans trois semaines.
AD