Par Abdenour Dzanouni

Au moment où est écrit cet article, une personne, pleine de vie et de projet dans la tête, avec une mère qui l’adore et dont il prend soin, une compagne qu’il aime et qui l’aime et peut être un enfant ou pas d'ailleurs, qui l'attend chaque soir, va croiser son assassin qui ne la connait pas et qu’elle ne connait pas. Le commanditaire est là, L’entête du bon de commande signe le crime…

Cet appel à la haine a été peint dans la nuit de dimanche 25 mai 2014, veille du scrutin électoral européen, au 133 rue Falguière à Paris 15ème. Il est signé de la croix celtique par l’extrême droite française. La croix celtique est utilisée par l’Œuvre française, Ordre Nouveau, Jeune Nation, Union de la Défense de la Jeunesse et de manière générale par l’extrême droite. Et le Front National qui parraine ces organisations est le premier parti de France.
La date 732 se réfère à la Bataille de Poitier qui aurait opposé les troupes chrétiennes dirigées par Charles Martel aux troupes musulmanes commandées par Abderahmane El Gafiqiyy. L’événement et ancien et la haine est tenace. Mais que signifie ce message ? Outre qu’il laisserait entrevoir, aux français de confession chrétienne, un gain s’ils s’engageaient dans cette guerre de religion contre les français ou pas de confession musulmane ou d’origine africaine, ce message vise à inspirer la peur dans ces communautés. Si celles-ci se sentent en danger, elles organiseront par nécessité leur propre défense. Les germes de la guerre civile sont semés. Quand il est plus facile d’allumer un incendie que de l’éteindre, ne faut-il pas le prévenir?
Nous reviendrons sur la manipulation mentale des individus et des foules et où la « fabrication » de la peur est un terrible levier de la guerre et en particulier de la guerre civile. La responsabilité de son déclenchement est datée et signée. Face à ce danger terrible, celle des intellectuels français humanistes est aussi d’ores et déjà engagée pour l’empêcher.
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