Desormais, sachons-le, il nous est interdit de rire ou de blaguer, de poser une question ou d'essayer de comprendre pourquoi Jehova aurait confié un bâton de berger à Israel pour conduire le peuple palestinien et l'humanité ovine, vers les abattoires promis ?
De cette mission divine. combien d'autres se sont réclamés par le passé comme les nazis allemands, les fascistes italiens, ou, présentement , les islamistes arabes ou africains... et tous ceux qui, comme les sionnistes, prétendent égorger , gazer, fusiller et brûler vif ceux qui n'adhèrent pas au programme du "peuple élu" ni à son credo de "mission divine" ...
Toutefois, pour paraphraser Albert Einstein, le problème est moins ceux-là que ceux qui regardent et se taisent... quand ils ne donnent pas leur bénédiction au crime.
Que faire d'autre que de rappeller à ceux qui sont à la conduite des nations, le danger où ils mettent ceux qui leur ont fait confiance et, "en même temps", ceux qui ne leur ont pas fait confiance ?
Ce n'est pas faute de les avoir prévenus ! Que faire d'autre, dites-moi, que de publier à nouveau, la même lettre sans y changer une virgule, adressée au même destinataire sans même l'illusion qu'il la lise, et, comme en ce 20 mars 2019, où elle fût écrite, prendre à nouveau date que la dérive ignominieuse et funeste se poursuit inexorable "comme en 14 ! ". "comme en 40 ! " ou "comme jamais jusque là ! ".
Alors, dites-nous, monsieur le président, qu’êtes-vous donc allé faire au dîner du CRIF? Les petits plats de Guillaume Gomez, le Chef des cuisines à l’Elysée, ne seraient-ils pas au goût du Palais ?
Sinon, pour quelles raisons, peu gastronomiques, courrez-vous la table casher ? Certes, vous avez le droit, comme moi, d’apprécier la cuisine juive mais pas de brandir la menace, comme vous l’avez fait depuis la table du CRIF, que « la France va adopter une définition de l’antisémitisme intégrant l’antisionisme.»
Vous avez, par cette confusion du sens et des mots, fait violence à la langue française et perpétré un coup d’état à l’Académie. Car si vous avez le droit d’y nommer n’importe qui, au fauteuil qui se libère, il ne vous est pas permis de vous substituer à l’assemblée des Immortels. N’allez pas nous faire votre Jupiter ! Encore que lui, qui a tous les droits, ne mélange pas les mots n’importe comment pour dire n’importe quoi ! Imaginez le désordre et la fureur à l’Olympe si tous les dieux se mettaient à parler comme vous ! Ainsi, votre avis, péremptoire et fallacieux, fait courir de terribles dangers aux braves gens qui ne le partagent pas.
Qu’avez-vous appris à l’école ? N’avez-vous pas retenu qu’ « … en langue française, comme en toute langue, chaque mot a un sens et l’utiliser mal à propos peut être source de malentendu, plus ou moins fâcheux. » A moins que cela ne soit intentionnel, car alors le mot peut être utilisé à escient afin d’ajouter du trouble à la confusion.
Reprenons vos propos : « la France va adopter UNE DEFINITION DE L'ANTISEMITISME intégrant l’antisionisme.» Définissons d’abord ce qui est sémite ? De Sem, fils aîné de Noé, le mot désigne tous les locuteurs d’une langue sémitique, à savoir les langues arabe, amharique, hébraïque, syriaque, chaldéenne, phénicienne, araméenne… parlées en Afrique du nord, Moyen-Orient et corne de l’Afrique. Une de leurs caractéristiques est qu’elles s’écrivent de droite à gauche. Remarquons que ce sont, en général, les langues, et non les religions, qui donnent chacune son nom à sa population.
Distinguons les langues des religions, en posant, sur les choses, les mots qui les désignent. On ne parle pas musulman, juif ou chrétien. Tout comme on ne prie pas l’arabe, l’hébreux ou l’araméen. Ainsi, ce n’est pas le caractère juif mais celui hébreux qui donne le qualificatif sémite aux locuteurs de cette langue.
Par ignorance, des journalistes et des rabbins, plus bavards qu’instruits, confondent et entretiennent cette confusion. Ils utilisent le mot sémite quand ils veulent dire juif ou plutôt quand ils ne veulent pas ! Allez savoir pourquoi !
Y a-t-il un complexe inavoué à se réclamer de sa religion lorsque, comble du paradoxe, on prétend être le « peuple élu » ? Pourquoi obliger les hébreux à se cacher derrière les sémites, infiniment plus nombreux ? Est-ce la résurgence d’une terreur qui plonge ses origines dans une longue et insoutenable nuit de persécution ? En ce cas, empêchons la peur de paralyser l’intelligence. Posons sur les choses, les mots qui les désignent.
Parmi les sémites parlant arabe, vous pouvez compter des musulmans, des chrétiens et des juifs et cela de toute antiquité. Les juifs séfarades, chassés d’Espagne au seizième siècle, vers l’Afrique du nord, parlent arabe. Dans leur diversité, les palestiniens des trois religions parlent arabe et hébreux si parfaitement que plus sémite tu en deviens suspect… et on viendra te voler ta terre.
Enfin, qu’est-ce qu’un antisémite ? Celui qui hait les locuteurs d’une des langues sémitiques ! Pour un homme doué de sens, il n’y a pas de raison de haïr un autre homme parce qu’il parle une autre langue que soi, mais les hommes insensés existent et sont plus nombreux qu’on ne croit.
Poursuivons l’examen de l’autre terme de votre proposition : « la France va adopter une définition de l’antisémitisme INTÉGRANT L'ANTISIONISME .» Sachez que le sionisme n’est ni une langue, ni une religion, et surtout pas une opinion innocente. Pour preuve, tous les hébreux ne sont pas sionistes et nombre d’entre eux, dénoncent cette idéologie raciste.
L’auteur de la fumisterie, Théodore Herzl a publié, en langue allemande, en 1896, une sorte de Mein Kampf avant l’heure, intitulé : « Der judenstaat » (« L’état juif »). Il y prétend que les juifs sont, par décret divin, le « peuple élu » et sa mission sur terre est de faire paître le troupeau d’ovins que nous sommes !
Que dit de si différent Adolf Hitler ? Dans Mein Kampf, il écrit que la « race aryenne est supérieure aux autres races qui ont le privilège… de lui être soumises.» L’une et l’autre prétention à dominer le monde ne sont pas si éloignées mais, malheureusement pour leurs promoteurs nazis ou sionistes, nous en connaissons l’issue funeste.
Interprétant le Pentateuque, comme si Jehova était un vulgaire notaire tenant à jour un relevé de cadastre, Théodore Herzl a fomenté le projet de création d’un état théocratique au service exclusif des juifs. Où cela ? En Palestine, occupée par les britanniques, et où cohabitent, depuis la nuit des temps, les trois communautés : musulmanes, chrétiennes et juive.
L’état théocratique d’Israël a été proclamé, sur ces terres spoliées en 1947 et, à ce jour, y sévit par le fer et le feu. La ville de Jérusalem où vivent les communautés des trois religions monothéistes a été érigée en capitale de ce furoncle sioniste. Et tous ceux qui ne sont pas juifs, n’y ont pas droit de cité. Par Jehova, qui est antisémite ? Qui est raciste ? Dieu est témoin, il n’aime pas les sectateurs, ni les imposteurs !
Revenons à notre leçon de vocabulaire : vous dites : « LA FRANCE VA ADOPTER UNE DEFINITION de l’antisémitisme intégrant l’antisionisme.» Avant tout, vous n’êtes pas la France, pays où les larges prérogatives du président ne donnent pas, pour autant, le pouvoir de changer à sa guise la définition des mots de la langue française. Le gouvernement n’en a pas le pouvoir non plus et, pas plus, votre majorité à l’assemblée Nationale n’a de licence pour faire dans l’improvisation et le bricolage sémantique.
Maintenant, si vous voulez essayer, à votre aise ! Tordez le cou à la langue française, décapitez les Quarante Immortels et plonger le pays dans la guerre civile ! Vous êtes doué pour avoir de ces mauvaises idées, inutiles et dangereuses, qui rajoutent du désordre à la confusion !
« Nous ne céderons rien à l’antisionisme, forme réinventée de l’antisémitisme. » Aviez-vous, à peine élu président, déclaré la guerre le 16 juillet 2017. Ignorez-vous que "le sionnisme est une forme de racisme" tel qu'il a été defini par l'Assemblée Générale de l'ONU ? Que cette resolution a été mise sous le boisseau sous la condition expresse que Rabin accepte de négocier avec Arafat un plan de paix ouvrant le droit à l'existence de deux États : la Palestine et Israël ? Et enfin, qu'un assassin sionniste a, d'un coup de revolver, mis fin a la vie d'Itsak Rabin et à l'espoir de paix entre Israeliens et Palestiniens... L'ignorez-vous ?
C’est à se demander, avec quelque inquiétude, ce qu’on vous apprend à l’ENA ! Pour votre instruction, sachez que nombre de racistes antijuifs sont des sionistes convaincus. On y trouve à foison des journalistes comme Edouard Drumont et des écrivains comme Alain Daudet, deux contemporains de Théodore Herzl …
La Libre Parole, dans son premier numéro, paru le 20 avril 1892, titrait à la « Une » : « La France aux français ! » Quatre ans plus tard, commentant la sortie du livre de Herzl, le directeur du journal, E. Drumont ne cachait pas sa joie : « A ce peuple…auquel Herzl veut donner une patrie, je n’y vois pas d’inconvénient pourvu que cette patrie ne soit pas la mienne… »
Plus tard, le romancier Louis-Ferdinand Céline renchérissait dans Bagatelles pour un massacre : « Si l’on refoulait tous les juifs, qu’on les renvoie en Palestine, avec tous leurs caïds francs-maçons puisqu’ils adorent… » Le même, après la guerre, se fait, sans crainte de se dédire, le chantre du sionisme : « Un homme nouveau se fabrique là-bas...un bâtisseur… un cultivateur… un guerrier… »
Citons parmi d’autres les intellectuels, racistes et sionistes avoués, comme le député Xavier Vallat qui, en juin 1936, lancera à l’intention de Léon Blum, fraîchement élu président du conseil : « Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera présidé par un juif. » Lui, le gallo-romain farouche, sera nommé, sous l’occupation aryenne, ministre de Vichy aux questions juives.
A la même époque, Lucien Rebatet, écrivain et Georges-Alexis Montendon, anthropologue, prônaient l’extermination des juifs et participaient à leur déportation quand, après la guerre, les mêmes racistes enragés ont soutenu avec enthousiasme le projet sioniste d’Israël.
Arthur Balfour, ministre des affaires étrangères britannique, tristement célèbre par la déclaration qui porte son nom, proposait en 1917, « la création d’un foyer juif ». Son argument était la nécessité d’« atténuer les misères séculaires subies… par l’occident dues à la présence en son sein d’un corps depuis longtemps considéré comme étranger et même hostile.» Ce sont là les preuves, signées par leurs auteurs, qu’on peut être raciste antijuif et fervent supporter du sionisme.
A l’opposé, les partis arabes et le parti communiste en Israél contestent l’existence de l’« état juif », basé sur la discrimination ethnique, et lui opposent la nécessité « d’un état des citoyens ». Ils dénoncent les règles d’immigration qui favorisent les juifs dans le but d’en augmenter le nombre et la domination, par ailleurs largement assurée tant elle est écrasante. En même temps, le retour sur leurs terres est interdit à des centaines de milliers de palestiniens, déportés depuis 1948, dans les camps de réfugiés en Jordanie et au Liban. Au nom de quoi ? Au nom du sionisme, par Jehova !
Alors, qui est sionniste et donc raciste ? En êtes-vous ? Sinon, pourquoi menacer les braves gens qui défendent le droit du peuple palestinien à vivre en Palestine ? Est-ce intelligent de lancer l’anathème sur ceux qui ne partagent pas votre fascination pour le sionisme, une idéologie, "en même temps", raciste et dangereuse ?
Nous vous en avons donné ici les preuves et la démonstration irréfutables. Sinon, réfutez ! Apportez vos preuves si vous êtes crédible !
Par Abdenour Dzanouni