La crise insurrectionnelle qui menace le Brésil semble être assez caractéristique des obstacles qui attendent les BRICS. Un taux de croissance en chute, une inflation galopante (le prix des denrées alimentaires s'est envolé de 13%) et des classes défavorisées majoritaires bien souvent livrées à elles-mêmes. Suite aux violences des répressions policières et à la hausse faramineuse du prix des transports en commun (l'annonce d'une hausse de 7% du prix des tickets d'autobus, de métro et de train dans les grandes villes du pays a été l'élément déclencheur de ce mouvement de protestation), des manifestations spontanées ont éclaté à Rio avant d'être reprises par un mouvement social plus vaste pour dénoncer les milliards dépensés par l'Etat pour l'organisation du Mondial 2014 de football. En effet, plus de 200.000 personnes ont manifesté lundi à Rio de Janeiro pour critiquer les dépenses (15 milliards de dollars) prévues par le Brésil pour préparer le Mondial-2014 de football. Aux cris de "Des transports, pas des stades" ou bien "Viva la Revolution", les manifestants dénoncent un Etat libéral à deux vitesses qui privilégie son image au détriment d'une situation sociale désastreuse pour les classes défavorisées délaissées par les programmes sociaux. Selon l’Institut Brésilien de géographie et de statistique (IBGE), environ 1,8 million de personnes vivent dans les rues et moins de 25% des villes mettent en place des politiques adaptées pour ces personnes. La police du Brésil est connue pour ses violences et sa répression parfois sanglante des mouvements de contestation populaire qui prennent parois l'allure d'une véritable guérilla. "Dans la capitale Brasilia, des milliers de jeunes étaient toujours massés pacifiquement aux portes du parlement après des heures de manifestation. Jets de cocktails molotov ou de noix de coco contre les policiers ripostant par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, policier roué de coups au sol, voiture retournée et incendiée, magasins pillés : le centre de Rio a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine, selon des journalistes et photographes de l'AFP" (Midi Libre). Il a été fait état de tirs de balles en caoutchouc pour lutter contre les manifestants mais aussi selon certains observateurs de tirs à balles réelles ("Des armes à feu ont été utilisées et deux manifestants ont été touchés. Mais on ne sait pas qui a tiré. Les policiers ont bien tiré à balles réelles à plusieurs reprises mais seulement pour tirer en l’air, selon les autorités". 20 Minutes). Plus grave encore, le journal El Pais fait état de meurtres contre les SDF et parle de nettoyage social dans les rues à l'avant-veille du Mondial de foot qui doit se tenir en 2014.
"Ces quinze derniers mois, 195 assassinats de sans-abris ont été répertoriés; le plus souvent, ils ont été brûlés. En 2011, les policiers ont déjà orchestré un véritable «nettoyage humain» contre les sans-abri faisant 142 victimes. La Présidente Dilma Rousseff fraîchement élue à l’époque avait promis des mesures pour lutter contre ces meurtres… or, rien n’a sensiblement été fait." (Assassinat de SDF pour préparer la coupe du monde de football)
Un Mondial de foot au Brésil ? Oui, mais pas à n'importe quel prix !
Billet de blog 18 juin 2013
Brésil: le Mondial de foot aura-t-il lieu?
La crise insurrectionnelle qui menace le Brésil semble être assez caractéristique des obstacles qui attendent les BRICS. Un taux de croissance en chute, une inflation galopante (le prix des denrées alimentaires s'est envolé de 13%) et des classes défavorisées majoritaires bien souvent livrées à elles-mêmes.
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