Les écrits de Monsieur Ferhat ABBAS, le premier Président de l'Algérie indépendante bien que datant d’aout 1963 nous décrivent tellement bien les réalités d’aujourd’hui qu’on en reste abasourdis devant tant de clairvoyance qui confirme en quelque sorte le rendez vous raté avec notre histoire contemporaine. C’est en relisant hier le texte expliquant les raisons de sa démission du poste de l’assemblée nationale et qu’il a parlé entre autre de cette jeunesse robotisé et de fascisme à laquelle nous aurions eu droit si jamais on persistait dans cette politique suicidaire qu’est la « république des camarades » et des « fausses identités » qu’on s’attribue. La video accompagnant mon article démontre d'une assez belle manière bien qu'humouristique "l'incivisme" quotidien des notres. Dans plusieurs familles Algériennes combien de fois j’ai entendu affirmer qu’ils étaient d’origine Turque. Savent-ils au moins que le turc est d’origine asiatique de la steppe de type Mongole. Si maintenant ils se retrouvent beaucoup plus de type européen c’est à cause des mélanges survenus à travers les temps car n’oublions pas que les Ottomans sont à l’origine des chasseurs et pas des guérriers ont de tout temps utilisé des Janissaires pour leurs différentes conquêtes et quand on sait que les janissaires sont considérés comme « butins de guerre ». Qui peut être sûr de ses origines aujourd’hui ? Pas beaucoup je vous rassure surtout pas en méditerranée ou les différents comptoirs tous ouverts à la mer ont joué un rôle plus qu’important. Prenons le cas de la Sicile ou les Arabes ont passé 240 ans, la péninsule ibérique aussi. Pour revenir au Président Ferhat ABBAS, ne me dites surtout pas qu’on a le gouvernement qu’il nous faut pour le pays qu’on ne mérite pas ? C’est peut-être vrai pour les « pseudos décideurs » mais pas pour le pays, on n’a pas souhaité ces « décideurs de l’ombre, ils se sont imposés à nous sans nous demander notre avis. Comme a dit le Président Ferhat ABBAS (Allah yerahmou) : « un état confisqué est un état mort-né » mais aussi que le F.L.N en n’étant que parti unique, s’il n’est pas une organisation démocratique, appelée à rassembler toutes les énergies créatrices dont notre peuple est riche, ou bien s’il n’est pas marxiste-léniniste authentique, s’appuyant sur une dictature prolétarienne, que pourrait-il en être ? On peut le prédire. Il sera condamné, par la nature des choses, à évoluer vers des structures fascistes. On a de la peine à croire que cela a été écrit le 12 août 1963, quel visionnaire ! Cela démontre clairement qu’il a fait parti de nos occasions ratées.
Peut-être qu’il ne fallait pas chercher à faire de nous une nation ? L’Algérie nom donné pour la première fois en 1686 par Fontenelle pour qualifier la régence d’Alger fut adopté définitivement en 1839 pour qualifier notre territoire faisant de lui une nation. Une colonisation de 132ans équivaudrait à deux vies d’un être humain, fonctionnant avec un code de l’indigénat en nous considérant comme des sous hommes n’était pas non plus la solution salutaire. Faire de nous des républicains démocrates et nous abandonner en cours de route n’est pas la solution non plus. Nous laisser ainsi désarmés en face de ces incultes de « décideurs malintentionnés » après nous avoir inculqué les valeurs de la république, nous avoir fait découvrir cette littérature Française si riche. Vous me direz que c’est nous qui avons demandé notre indépendance. Trouvez-vous cela anormal après toute « la considération » dont on a bénéficié durant ces 132 ans pour se voir offrir par la suite un cadeau empoisonné qu’est cette indépendance arrachée au vol par les armées des frontières et vos anciens sous officiers qui se sont attribué des grades de généraux, pourquoi pas maréchaux ? Allez au bout de votre folie furieuse ! Nous, Algériens de l’intérieur soit le peuple étions et sommes encore les otages de ces gueux à quatre sous. Personne n’a pu soumettre le peuple Berbère dans son intégralité. L’Amazigh dont la signification est l’homme libre a de tout temps donné à la liberté un sens très profond. La liberté chez nous était si importante qu’il n’existait pas de prisons. Le contrevenant était condamné à être mis en quarantaine ou au bannissement par le conseil des sages du village (tajmât) élu démocratiquement dont le premier critère est l’âge d’où le conseil des sages. Un ami qui avait toujours le mot pour rire disait d’un consul d’Algérie de mère Française qui avait offert des dattes et une bouteille de vin d’Algérie au personnel du consulat qu’il dirigeait. Comme tout le monde trouvait le geste très courtois, il dit c’est normal étant de mère étrangère il a été génétiquement modifié. Et la fois ou on cherchait une place de stationnement au marché de Noel de Strasbourg il montra une place au conducteur de la voiture qui lui dit qu’il ne voyait pas que c’était une place pour handicapé. Il lui répondit qu’il n’avait qu’à dire en cas de contrôle de l’autorité qu’il était Algérien que les Pervenches comprendraient l’handicap dont il souffre. J’ai rarement connu une personne aussi nationaliste que lui pas comme ces « wataniyines » (nationalistes) le perçoivent, ce qu’il fait bénévolement pour l’Algérie se passe de tout commentaire. La première fois que je l’ai rencontré, j’ai été choqué par son discours mais par la suite j’ai appris à prendre cela au second degré. Le mot de la fin serait qu’il est temps qu’on réagisse pour sauver l’Algérie des mains de ces rapaces. Quelque soit le terme utilisé pour désigner ce pays, patrie, nation, territoire ou houma (quartier), il est temps pour nous de réagir pour au moins sauver nos enfants et les générations futures.