Un jour, par ma fenêtre ouverte, j’ai surpris une conversation entre la représentante du syndic et le vieux couple de propriétaires qui habite en dessous de chez moi. La première se plaignait que ce n’était plus comme avant, que même dans notre quartier sans problèmes on ne se sentait plus en sécurité. En face, les voisins acquiesçaient. Elle leur promettait que le code d’accès à l’immeuble ne serait donné qu’aux propriétaires. Les locataires, eux, se contenteraient de leur badge afin que le précieux sésame ne soit pas divulgué à n’importe qui…

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Désormais, dans mon immeuble, personne ne viendra plus uriner derrière les poubelles. On ne découvrira plus, au petit matin, un tag tout pourri dans la cage d’escalier. Je devrais m'en réjouir. Mais en passant cette grille, désormais, j’ai un peu l'impression d'entrer dans une cellule et d’avoir perdu une part de liberté.

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En 2014, l’un des principaux succès de librairie a été l’ouvrage d’un lilipucien névrosé capable d’éructer sur une grande radio que nous sommes en proie à de nouvelles invasions barbares, menacés par des « bandes de Tchéchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrebins, d’Africains qui dévalisent, violentent, dépouillent une population française sidérée et prostrée. »
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2014, vu sous cet angle, ça fait flipper… Mais le vent va tourner, il faut s'en convaincre.