LFI demande aux autres formations politiques de mettre de côté les ambitions personnelles, ou les ambitions collectives de chaque groupe. La Nupes ne s'est pas faite selon un idéal. L'alliance s'est faite en 13 jours entre dirigeants politiques entre deux élections et non après de nombreux débats démocratiques. Beaucoup de gens ont été mis devant le fait accomplit.
Mais, les français l'ont validé dans les urnes ...
1. De la légitimité
Contrairement à ce dont certains ont peur, LFI n'a aucune volonté hégémonique.
Ce n'est pas LFI qui abuserait d'une suprématie (LFI n'est pas au pouvoir) au point de martyriser et de malmener des pauvres PS, EELV ou PCF en visant par des manipulations et des trahisons à les faire disparaître. Ca c'est ce que le PS nous a fait vivre pendant des années et chacun de nous en a suffisamment souffert pour que l'on reproduise à notre tour le même comportement.
En réalité, ce sont juste une grande partie des français de gauche qui ont choisit en toute connaissance de cause de faire confiance à Jean-Luc Mélenchon et au programme qu'il défend et de le placer en tête des candidats de gauche à l'élection présidentielle.
Il ne faut pas confondre une certaine légitimité acquise par :
- le rejet par une grande partie de la gauche du camp politique incarné par François Hollande
- l'adhésion des gens aux idées qu'a pu incarné Jean-Luc Mélenchon pendant l'élection présidentielle
avec une volonté d'hégémonie.
Il y a certes comme dans n'importe quel groupe politique des réticences plus ou moins fortes à devoir s'associer et donc composer avec d'autres groupes en imaginant pouvoir rassembler suffisamment de monde seuls pour pouvoir gouverner et changer les choses selon les façons et les idées défendues par notre programme.
Il y a aussi un dégoût et un rejet vis à vis des autres groupes politiques, pour toutes les années de politiques anti-sociales quand ils étaient au pouvoir, vécues comme des trahisons. Ou pour toutes les mauvaises phrases et comportements qui ont pu avoir lieu entre nous du fait de nos oppositions et mises en concurrences.
Sans parler des simples désaccords idéologiques.
Mais justement la Nupes est un moyen de passer outre tout ça et de reconstruire de nouvelles relations, sans bien entendu oublier le passé, qui garde son importance malgré tout. Donc il ne faut pas croire que ces réticences sont dans un seul sens à moins d'avoir des problèmes de mémoire !
Il y a clairement une rigidité côté LFI en ce qui concerne le programme avec une volonté déterminée de maintenir l'axe de rassemblement sur un vrai programme de gauche et d'en finir avec la dérive néolibérale.
Mais n'est-ce pas légitime alors que Mélenchon a reçu le soutien de million de gens pour aller dans ce sens ? ( Même s'il y a une part de vote utile évidemment )
2. Du lien qui nous rassemble
Avec la Nupes, les différents groupes politiques ont fait un pas dans ce sens. Ce que l'on attend d'eux désormais, c'est qu'ils aillent au bout du processus. Les français veulent que la gauche mette fin à ses querelles partisanes et pour une fois fasse passer l'intérêt général au dessus de tout le reste.
Et aller jusqu'au bout du processus c'est accepter que le candidat unique de la gauche ne sera ni PS, ni EELV, ni PCF. C'est accepter de représenter la Nupes à toutes les élections pour créer une dynamique en partant du relatif succès des législatives.
Car en effet il ne faut pas oublier que la Nupes a permis à la gauche d'arriver pour la première fois en tête depuis l'ère Macron, et de l'empêcher alors qu'il était fraichement élu d'avoir une majorité absolue à l'assemblée. C'est quand même un accomplissement même si évidemment nous aspirons à beaucoup mieux.
Même si cela ne plait pas à certains. Aujourd'hui c'est Mélenchon, c'est LFI qui font le lien.
Cela n'empêche pas la critique. Cela n'empêche pas que chacun défende ses propres idées. Cela n'empêche pas que chacun apporte sa pierre à l'édifice et défende des changements dans la Nupes. C'est parfaitement légitime.
Mais cela fait déjà deux fois que tous les groupes de gauche contestent immédiatement après les législatives le leadership de Mélenchon acquis par les urnes, et deux fois qu'ils présentent leur candidat aux élections suivantes provoquant des divisions dramatiques qui ont mené à l'élection de Macron après un second tour Macron-Lepen. Perso j'en ai marre. Et je ne crois pas abuser en disant que d'une manière générale les gens en ont marre !
Cela ne sera peut-être plus Mélenchon qui sera ce candidat. Mais le nouveau candidat doit incarner cette recomposition de la gauche. Il ne peut venir que de LFI ou un groupe qui oeuvre pour cette recomposition avec LFI et cela sera sans doute François RUFFIN.
Essayons pour une fois d'aller jusqu'au bout de ce que nous proposons.
Cette union de la Nupes doit continuer à toutes les prochaines élections. A commencer par les européennes. C'est important pour créer une dynamique !
Et s'il doit y avoir un candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle, n'est-il pas important de travailler ( idéalement cette fois-ci par des débats ) à un compromis sur les questions européennes et de l'afficher en faisant des listes communes ?
Et quand tout le monde aura participé à ce processus d'union réellement jusqu'au bout et sans tenter de détruire ce que nous essayons de construire, et si nous échouons quand même à reprendre le pouvoir à la droite et l'extrême droite : là, effectivement, chacun sera légitime pour contester ce leadership et de proposer une nouvelle voie.
Est-ce que c'est trop demander ? Sincèrement ?