La trouvaille du gilet jaune comme signe de la colère a été un véritable coup de génie.
Le refus de cette politique, la haine de Macron et sa bande allaient croissant, mais sans perspective de débouchés. Toutes les oppositions étaient à genoux. Macron avait gagné contre tout le monde. Sauf...tout le monde!
Tout le monde, pas des FI, pas des RN, etc, mais seulement des gens qui sentent et pensent qu'on ne peut continuer comme ça, laisser faire- encore trois ans et demi putain!- cette politique. Le gilet jaune c'est le refus à l'état pur, le refus pour ainsi dire en blanc, sur lequel tous commencent à écrire. Sans ce signe neutre ces refus n'auraient pu converger, ni prendre une soudaine conscience de leur puissance. De nouvelles aspirations sont nées, des possibles émergent. Des dangers nouveaux aussi, certes, mais c'est le jeu, oui il est plus risqué de se redresser que de continuer à s'aplatir.
Le gilet jaune est la preuve que les gens ne sont pas rien. Puisqu'il y a quelqu'un sous le gilet, c'est bien que quelqu'un existe! Ne fallait-il pas un Pouvoir bien sévèrement psychotique pour qu'il soit besoin d'apporter une telle preuve?
Et l'amusant, c'est que, par-dessus les oppositions partisanes exsangues, ce mouvement les réalise. C'est d'abord évidemment la France insoumise, mais c'est en même temps le Rassemblement national (pour ceux qui peuvent penser au sens des mots et inhiber un instant le réflexe de rejet). Encore plus fort, c'est la République en marche (pas la camelote qui a été fourguée l'année dernière par les médias).