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Billet de blog 8 juillet 2024

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Cohabitation

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les cohabitations qu'on a connues dans le passé, n'étaient au fond qu'une figure particulière de l'alternance, quand le paysage politique du pays était solidement bipolarisé.

La cohabitation à venir,(et je n'écris ce petit billet que pour mettre, les quelques heures que les billets restent visibles, un peu plus ce mot en circulation (car je le trouve trop peu présent dans ce que je lis depuis hier)), sera peut-être tout autre chose.

Le danger RN écarté plus qu'on ne l'espérait il y a une semaine, il reste en somme trois solutions. Un gouvernement NFP, on retombe alors sur quelque chose de connu : ce ne serait pas trop éloigné de la "gauche plurielle" de 1997-2002.

Si un tel gouvernement s'avère impossible, il devra y avoir coalition. Or cette coalition peut prendre des formes très distinctes, selon son périmètre, mais surtout, selon la relation qui peut s'établir entre  le gouvernement et la présidence.

Car les macronistes sont à la manœuvre pour former cette coalition autour d'eux, et leur réussite conduirait à un élargissement de la majorité relative qui a été la leur ces deux dernières années. Cet élargissement par débauchages à partir du petit centre macroniste miraculeusement épargné serait la voie pour un prolongement de l'exercice autoritaire du pouvoir. On a assez vu que Macron pouvait en faire tout autant avec une majorité relative qu'avec une majorité absolue.

La deuxième forme de coalition leur refuserait ce rôle central, dangereux du fait de la soumission à Macron. Les macronistes ne sont désormais qu'une formation parmi d'autres dans l'assemblée. Il faut leur refuser fermement de prétendre être plus que cela, que le lien président-gouvernement soit tranché. 

Il est difficile de savoir quelle forme au juste pourrait prendre une telle coalition, mais ce qui est d'ores et déjà possible, et je crois nécessaire, c'est l'affirmation qu'elle devra s'imposer au président comme une cohabitation: Dans laquelle le premier ministre sera indépendant du président. Ce n'est que de l'assemblée qu'il tirera sa légitimité. 

Dans le flou où nous laisse cette élection-catastrophe, c'est du moins un point de repère sûr, une ligne rouge traçable dès aujourd'hui : si coalition il doit finir par y avoir, que l'on repousse au moins sa forme "rafistolage de majorité présidentielle" , ce sera une autre majorité, qui s'impose au président. 

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