Imaginez, si vous le pouvez, ce que serait, ces dernières semaines de fin d'année, l'"actualité politique", s'il n'y avait pas eu les gilets jaunes.
Rien n'est plus réconfortant:
Le lot ordinaire des "petites phrases" de la guéguerre politicienne...les fatigants scandales...celui pour qui il fallait voter tranquille au volant de son rouleau-compresseur...des sondages...peut-être une ou deux nouvelles démissions de ministres...des chiffres, des taux...
À quelles gesticulations dérisoires (dans la foulée de l'itinérance mémorielle), à quelles polémiques usées, aurions-nous dû feindre de nous interesser? Et dans quelle atmosphère étouffante d'ennui, d'aigre résignation, plus ou moins zebrée de vélléités!
Que tout cela est petit! Si petit qu'on a vraiment du mal à le voir!
C'est qu'on s'est soudainement élevés! Qu'on a pu laisser à sa place, c'est-à-dire bien bas, ce qui était programmé, le misérable agenda du pouvoir.
Est-ce bien raisonnable de s'affliger d'être un peu essoufflé après une telle ascension? On va reprendre calmement son souffle pour mieux repartir, mieux concerter le rejet, voulu par une large majorité, de cette politique et de son petit personnel.