Au journal de France Culture, à 8h, le titre principal était l'acceptation par Amazon de reporter d'une semaine le Black Friday. Ceci était présenté, disons mieux célébré, comme une grande victoire politique du gouvernement.
Pas grand chose sur ce sujet sur médiapart, une brève AFP tout de même, qui apprend que le PDG d'Amazon France a bien voulu décaler d'une semaine l'opération à la condition que les commerces puissent ouvrir avant. On voit ce qui décide de la date du déconfinement. Ou du moins de la réouverture des boutiques et rayons de produits "non essentiels".
Mais alors on va passer directement de la fermeture à la ruée pour des soldes monstres?
Si ruée il y a, c'est catastrophe sanitaire: le résultat de l'effort d'un mois de confinement anéanti en un week-end; il aura juste permis de se payer une nouvelle accélération des contaminations. Ça devrait bien pouvoir dans la foulée tenir jusqu'aux fêtes. Si seulement les gens se comportent en citoyens responsables, et continuent à se refuser toute promenade qui les entraînerait à plus d'un kilomètre de leur domicile.
Si ruée il n'y a pas, que les distances, l'afflux en clients etc sont respectés, c'est l'opération commerciale dans les magasins qui est ratée, et Amazon ne perd rien dans l'affaire. Il y aura même gagné une bonne page de pub gratuite.
Les commerces fermés un mois, qui recevaient de clients en un jour ce qu'une caisse de supermarché voit passer en dix minutes, se consoleront de leur faillite en pensant que, tout de même, la fermeté du gouvernement aura bien payé: le déluge de consommation aura été repoussé d'une semaine entière! Ça valait bien tous les sacrifices!