Un vers m'est revenu hier, et de loin, puisque c'est sans doute un des premiers que j'ai lus. Lu dans l'"anthologie de la poésie française" de... Pompidou... Pompidou, c'était le bon temps, enfin pour moi : il est mort avant que je n'aie cinq ans, et il m'a semblé par la suite que ces années étaient plus lumineuses que celles qui ont suivi. Ah ces orange. Avec Giscard, tout est devenu gris, ou vert. Mais assez bavardé, le voici, ce vers:
"Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté."
Nous, lièvres du pâté, retrouverons nous nos os ? Courrons nous dans l'herbe?
Le lièvre de La Fontaine, que le pâté attend, nous voit lièvres aussi :
"Les gens de naturel peureux
Sont, disait-il, bien malheureux ;
Ils ne sauraient manger morceau qui leur profite.
Jamais un plaisir pur, toujours assauts divers :
Voilà comme je vis : cette crainte maudite
M'empêche de dormir, sinon les yeux ouverts.
Corrigez-vous, dira quelque sage cervelle.
Et la peur se corrige-t-elle ?
Je crois même qu'en bonne foi
Les hommes ont peur comme moi. "
Mon troisième lièvre est celui d'une anecdote, lue je ne sais plus où. Elle rapportait qu'" un jour de bataille, un lièvre s'étant mis à courir entre les deux armées, excita un rire universel."
Celui là est à suivre !