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Billet de blog 31 mars 2021

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Coco Deschanel

Un beau centenaire a été fâcheusement négligé il y a quelques mois: celui de la démission d'un président de la république.

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Paul Deschanel, élu (par surprise) en janvier 1920, démissionna en septembre de la même année. Pourquoi? Parce qu'il tomba en dépression, ou neurasthénie. Mais pourquoi cette dépression?

Son biographe Thierry Billard (je cite d'après Wikipedia) explique ainsi la dégradation de son état de santé: "Il mesure enfin l'étendue de son impuissance. Il ne voulait pas être une potiche, il l'est par la force des habitudes. Son rêve de réformer les institutions s'écroule. Paul Deschanel découvre que, sur ce point, il s'est trompé toute sa vie, qu'il est un arbitre sans sifflet ni carton rouge. Il est tragique de constater que son ambition de devenir chef de l'Etat l'a empêché de voir qu'il ne pourrait rien faire une fois élu [...] Paul Deschanel a l'impression d'être en prison. Il ne peut rien dire, retenu par l'obligation de réserve. Son impuissance l'accable et le déprime."

Autres temps, autres Républiques, autres maladies présidentielles...

Le rêve de réformer les institutions s'est réalisé! Yes! Depuis plus d'un an la France est dirigée depuis un secret conseil de défense. Le sentiment de toute-puissance, la possibilité de dire tout et n'importe quoi, la conviction d'avoir toujours raison contre tous, peuvent, semble-t-il, conduire aussi sûrement à l'incapacité d'exercer la fonction.

"L'obligation absolue qui m'est imposée de prendre un repos complet me fait un devoir de ne pas tarder plus longtemps à vous annoncer la décision à laquelle j'ai dû me résoudre. Elle m'est infiniment douloureuse, et c'est avec un déchirement profond que je renonce à la noble tâche dont vous m'aviez jugé digne." Ceci était un message de l'Elysée.

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