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Billet de blog 21 mars 2020

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Le pire est il à venir ?

Le pire est il à venir ? Ou est- ce le début d’une nouvelle ère que beaucoup attendent? Finalement, cette catastrophe ne pourrait-elle pas être, à l’échelle de l’humanité, salutaire? L’avenir le dira. Mais c’est aussi à nous de faire en sorte qu’elle le soit !

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Plus que jamais, plus que les précédentes crises de ces dernières décennies, celle-ci met en évidence la fragilité, l’absurdité, l’injustice de notre modèle de société. Et les catastrophes, encore plus grandes, qui nous attendent dans les années à venir, peuvent, elles, être préparées, anticipées, même évitées. Comme celle çi aurait pu l’être.

Ce temps de confinement permet à certain.e.s de réfléchir, de se poser des questions sur les causes et conséquences de cette pandémie (et c’est une bonne chose). Il nous force à nous arrêter. Enfin! Mais il serait dramatique qu’il ne permette pas que l’on évite un retour à la normal. Un retour au business as usual.

Cette pandémie n’est qu’un petit aperçu des conséquences qu’une continuité de notre système peut créer: canicules, sécheresses, incendies, nouvelles pandémies, flux de migrations climatiques, extinctions de la vie. Nous le savons, les scientifiques le disent, le réchauffement climatique et l’extinction des écosystèmes seront responsables de dizaines de millions de morts.

Macron à dit ce 17 mars: « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties. ». J’ai envie de répondre cette phrase familière : « Pour cela, vous pouvez compter sur nous, l’inverse reste à prouver. »

Alors oui, on dit: “Je n’y crois pas que cette crise permette de changer les choses, ils vont juste sauver le système, en profiter pour être plus autoritaires encore, et ça va être encore pire”. Oui, c’est une forte possibilité. Oui, c’est important d’être lucide. C’est fort probable que la direction prise à la fin de l’épidémie ne soit pas celle souhaitable, (même si l’on peut espérer que le virus ait un effet magique sur le Gouvernement et M. Macron, qu’ils deviennent soudainement écologistes et socialistes). Difficile à croire.

Il ne suffit pas d’être défaitiste, il faut lutter ! Si nos gouvernements, nos corps politiques ne tirent pas réellement les leçons ce cette catastrophe, à nous la société civile de les rappeler à l’ordre. Pour que l’on puisse dire dans des décennies que c’était un mal nécessaire. Pour que quand nous pleurerons nos morts, nous puissions tout de même être fiers de ne pas avoir permis de faire perdurer ces catastrophes. Parce que oui, ce n’est que le début.

Nous avons pris la mesure de la gravité de la situation, nous avons accepté de rester chez nous, de ne pas nous déplacer inutilement, d’arrêter toutes nos activités sportives, d’arrêter nos métiers pour certains, de ne pas prendre vos enfants dans vos bras pour d’autres, de ne pas rendre visite au personnes qui nous sont chères. Ces restrictions de « libertés » nous les avons acceptées puisqu’il s’agit de nous protéger à titre personnel, de sauver des vies et par solidarité nationale. Alors peut être, sommes-nous prêts à accepter les changements de vies que nous devons faire si nous voulons sauver plus que des milliers de vies, des millions, voir mêmes des générations entières.

J’ose espérer que cette crise sanitaire, (qui va générer nombreuses autres crises économiques, sociales, humaines), soit enfin suffisante pour une prise de conscience. Qu’il n’en faille pas, encore une deuxième, une troisième...

L’humain à besoin de crises pour se rendre compte de ses faiblesses, il a besoin que ce soit trop tard pour agir et prendre conscience (la preuve en est la gestion de cette crise sanitaire prévisible et non –anticipée). Ca tombe bien : il est trop tard. Nous sommes face au mur! Il n’est pas dans 200 mètres. Il est là.

Alors enfin, et comme cela vient de se faire ces derniers jours pour le Covid -19, écoutons les scientifiques, et obligeons l’état à les écouter. Ces scientifiques qui hurlent depuis des décennies la nécessité de diminuer les rejets de CO2, de fermer les marchés d’animaux sauvages (comme celui de Wuhan d’où vient le coronavirus), d’arrêter la déforestation, de mettre fin à la surpêche, d’empêcher l’artificialisation des sols.

Nous sommes tout autant responsables de drames humains en sortant de chez nous ces jours-çi, en ne respectant pas les consignes de sécurité, qu’en continuant à cautionner et faire marcher ce système. (En surconsommant, en voyageant, en se déresponsabilisant.) Les limites que nous savons nous imposer ces jours-ci doivent nous faire grandir en responsabilité citoyenne et en solidarité.

En cet honneur, nous pouvons arrêter de voyager en avion. Nous pouvons limiter notre consommation de viande, de textiles importés à bas prix, de biens électroniques,…

Bien sûr nous n’avons pas tous le choix du métier que nous faisons. Et c’est au Politique de financer massivement la transition de ces métiers vers des métiers d’avenir.

Luttons pour que tout l’argent qui va être injecté après l’énorme krach économique qui vient, soit mis à profit d’une réelle reconversion de société. Pour qu’il serve à financer les services publics, les métiers utiles et indispensables (que nous sommes heureux d’applaudir ces jours-ci) : La santé, l’éducation, l’alimentation, la culture. Sauvons de la faillite les petits commerces de proximités. Que soit plafonnée la richesse, pour mieux la redistribuer.

Ça ne sert à rien de sauver Air-France, (à part le plaisir de prendre l’avion d’un micro-pourcentage de la population, pourcentage qui sera encore plus faible après la crise économique qui vient, qui va fragiliser les ménages.). Injectons plutôt ces milliards pour la recherche (celle qui fait avancer l’humanité, pas celle qui fait faire du profit aux entreprises), pour dé-bétonniser, pour relocaliser l’alimentation, la fabrication de choses vitales (vêtements, matériel médical), pour la gestion de l’eau, pour loger les sans –abris, aider les migrants. Financer la transition vers de nouveaux emplois pour tous les métiers en lien avec la destruction de l’environnement, la mondialisation: L’aéronautique, l’industrie du luxe, l’industrie pétrolière, le tourisme de masse, …

Il suffit de dire Stop : ça maintenant c’est interdit, c’est fini. Mais voici de l’argent, (C’est possible, nous en avons la preuve avec ce qu’il ce qu’il se passe actuellement), de l’argent pour vous former, de l’argent pour vivre, et nous vous promettons qu’un métier vous en aurez un, puisque, organiser une transition de société demande de la main d’œuvre et des cerveaux.

Injectons ces milliards pour préparer et sauver l’avenir.

Artistes, intellectuels, ingénieurs, tous ceux qui ont le temps, pendant ce confinement, préparons le terrain ! Faisons de ce drame une opportunité. Soyons actifs.

Soyons prêts à lutter contre l’autoritarisme qui pourrait advenir. A lutter pour sauver nos démocraties. Soyons prêts, dés maintenant, en affichant à nos fenêtres nos espoirs et revendications, en utilisant les radios locales qui peuvent diffuser nos messages, en utilisant tout ce qui est en notre pouvoir de confinés, et soyons prêts à être de nouveau réunis dans la rue dès la fin de l’épidémie, plus forts et unis que jamais.

Si cela n’est pas fait et que nous ne luttons pas pour le faire, alors oui, il y aura des faillites, du chômage, de l’injustice, des suicides, de nouvelles pandémies, des catastrophes climatiques sans précédents, des millions de morts et dans ce cas là oui, on peut le dire le pire est à venir.

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