Rien. Rien du tout. Vous êtes soit sourd, soit aveugle. Vous creusez le tombeau de l’humanité, vous faites florir la haine, l’envie, la jalousie et la rancoeur tandis que dépérissent l’amour et le partage. L’orgueil et la barbarie sont au pouvoir et se pavanent dans le luxe et les gaspillages indécents. Le vice est récompensé tandis que la vertu se paie.
Interroger le modèle de développement,… J’ai 30 ans, je n’ai fait que peu d’études supérieures, et j’étais capable depuis déjà bien des années de me rendre compte qu’il fallait interroger notre modèle de développement, que « déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond, à d'autres, est une folie. ». Vous en avez 42, vous avez fait l’ENA, vous avez eu des postes à très haute responsabilité. Et il vous aura quand même fallu une pandémie pour vous en rendre compte. Bravo. Quelle perspicacité. Chapeau ! Greta Thumberg à 16 ans, n’a aucun diplôme encore et l’a pourtant déjà bien compris. Elle, et tant d’autres. Des jeunes et des moins jeunes, des scientifiques, des économistes, des philosophes, des politiciens et journalistes aussi. Beaucoup ! Depuis des décennies.
Vous n’êtes pas compétent pour diriger un pays. Malgré toute l’intensité que vous avez tenté de mettre dans le mot proooooojet, vous n’en avez aucun. Vous êtes un directeur financier. Nous avons besoin d’un chef d’état qui sache construire un projet de société pour faire face au défi de notre époque, protéger les citoyens, et les générations futures. Pas protéger l’économie, non ! Protéger les citoyens ! Tous ! Préserver la paix, savoir construire une société résiliente. Telle est la mission d’un chef de l’état à mon sens.
Cette allocution du 17 mars est un chef d’œuvre. Un chef d’œuvre de mauvaise foi et d’hypocrisie. Envers les services publics que vous vous efforcez depuis plusieurs années à détruire, envers les citoyens des pays réellement en guerre. Vous avez maintenu les élections puis vous moralisez les promeneurs dans les parcs. Rien n’est fait pour les sans abris. Les cadres télé- travaillent, mais pas les salariés sous pression d’Amazon. Ce ne sont que de petits exemples parmi les innombrables incohérences et injustices de ces derniers jours. Je ne mets nullement en question la gravité de la situation que nous vivons, ni l’effort de guerre qu’elle requiert pour s’organiser, bien au contraire.
Ce 17 mars, vous dites qu’il faudra « interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties. ». Mais je ne vous crois pas. Vous ne nous avez pas surpris par votre courage ces dernières années. Pas plus vous, que les dirigeants précédents. Vous ne comprenez pas ou vous ne voulez pas voir. Je ne sais pas. Peu importe. Vous n’êtes pas crédible. Vous n’êtes pas compétent.
Tirez au moins cette leçon de cette crise. Et ayez l’humilité de laisser la place à ceux qui auront les compétences et le courage de créer un nouveau modèle de société pour affronter cette période critique de l’humanité. (Je vous glisse une liste en bas de ce billet).
Le mot « développement » n’a pas le même sens dans votre bouche que dans la mienne. Cela fait des décennies que le monde ne se développe plus. Il régresse, puisqu’il court à sa perte. La vie sous toutes ces formes est détruite un peu partout. Si c’est ça se développer… pour moi c’est plutôt régresser.
Commencez par interroger vos indicateurs. PIB, Croissance, relance, dette, ect… sont des mots d’une autre époque. Vous êtes des dinosaures en voie d’extinction à mes yeux quand j’entends encore ces mots. Nos indicateurs de développement sont ceux d’une nouvelle civilisation dont vous ne faites pas partie : l’entraide, la solidarité, l’égalité, la justice, le bonheur.
Vous avez dit aussi : « Retrouvez ce sens de l’essentiel. Je pense que c’est important dans les moments que nous vivons. La culture, l’éducation, le sens des choses est important ». Je vous retourne le conseil quand vous interrogerez le modèle de développement. Pour que chacun puisse les obtenir ces choses essentielles : manger, boire, dormir, avoir accès à la santé, à l’éducation, à la culture, et ne pas s’inquiéter de l’avenir morbide de ses enfants pour ceux qui en ont. Ou pouvoir prendre sereinement la décision d’en avoir pour ceux qui n’en ont pas.
La meilleure des décisions que vous pouvez prendre durant votre quinquennat est de déléguer le pouvoir à ceux qui sauront l’utiliser pour le bien commun.
Pour parler dans vos termes de start-up Nation :
Nous avons le regret de vous informer que votre profil ne correspond pas tout-à-fait à celui que nous recherchons. Nous vous remercions néanmoins pour l’intérêt que vous avez porté à notre société, et nous vous souhaitons une bonne réussite dans vos futures recherches.
Nous vous prions de croire Madame, Monsieur, à l’assurance de nos salutations distinguées.
La société civile.
Rendez les armes. C’est peut être ce qui vous sauvera.
En attendant, vous sombrez, en emportant avec vous l’humanité.
Liste non exhaustive de personnes compétentes : Jean Marc Jancovici, Bernard Friot, Philippe Bihouix, Pablo servigne, Gael Giraud, Corinne Morel Darleux, Aurélien Barrau, Charlotte Girard, Francois Ruffin,...