"Viva Lubna" peut-on lire dans les blogs et forum.
« Le gouvernement soudanais devrait faire preuve d'autant de courage qu'al-Hussein et déclarer son opposition à ses écrits au lieu de recourir à cette tactique brutale afin de la faire taire », déclare le Réseau arabe d'information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), qui fait des pressions en sa faveur depuis son arrestation.
Le combat de Loubna Ahmed al-Hussein comme les réactions solidaires du monde entier est la démonstration que l'aspiration au respect des droits des femmes est universelle.
Lubna Al-Hussein publiait sa chronique « Les hommes parlent » depuis des années dans les journaux soudanais, où elle critique les pratiques du gouvernement et où elle affronte les fondamentalistes. Mais ne supportant plus la censure, elle arrête.
Au Soudan, un délégué de la sûreté passe dans toutes les locaux des quotidiens et souligne ce qui doit être censuré.
Elle devient employée de la Mission des Nations Unies au Soudan.
Elle a été arrêtée début juillet en même temps que plusieurs autres femmes par la Police de l'ordre public et inculpée en vertu du code pénal pour avoir porté un pantalon.La plupart des autres femmes arrêtées en même temps qu'elle ont plaidé coupable et ont reçu 10 coups de fouet.
On ne va pas lui raconter n'importe quoi à Madame Loubna Hussein.
Face à l'article 152 du code pénal de 1991, entré en vigueur deux ans après le coup d'État du président Omar El-Béchir qui prévoit une peine maximale de quarante coups de fouet pour quiconque « commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents », Lubna Hussein réponds "Apportez moi le hadith ou le texte coranique. L'islam qu'on connaît ne réclame pas ce genre de sanctions: flageller les femmes en raison de ses vêtements".
Elle aurait pu faire prévaloir son immunité diplomatique en tant qu'employée de la Mission des Nations Unies au Soudan. Mais elle a démissioné volontairement pour que son histoire personnelle mette fin à ce que subissent d'autres femmes.
Amnesty International lui a proposé de lancer une campagne en sa faveur, elle a refusé qu'on s'arrête sur son cas et a plutôt proposé une campagne globale contre l'article 152.
Loubna Ahmed al-Hussein aura donc passé moins de vingt-quatre heures en prison après que l'Association des journalistes soudanais a payé l'amende à laquelle elle avait été condamnée (500 livres soudanaises, soit 145 euros) Dès sa libération, elle a exprimé sa « colère ». Loubna Ahmed al-Hussein avait demandé à sa famille et à ses proches de ne pas payer l'amende. « Il y a plus de 700 femmes encore en prison qui n'ont personne pour leur payer leur amende », a déclaré la militante aux journalistes
Libertés-Culture soutient la campagne contre l'article 152. Loubna Hussein a un site internet. "I am Lubna"
Une pétition y est disponible.