S'ennuyer, se désennuyer. Dormir, rêver, réfléchir. Conjuguer, décliner. Se souvenir et oublier. Partir, revenir. La littérature, ce n'est qu'une affaire de bonne gestion du temps.
Elle venait de courir un trail. Elle se changeait, rapidement, le coffre ouvert, à l'arrière de sa voiture, comme tous les autres. Soudain, le sac plastique, dans lequel elle voulait mettre ses chaussures, a été emporté par une bourrasque. Elle l'a raté au vol. Elle s'est mise à courir après lui, en chaussettes, sur la petite route, au milieu du village. Le vent continuait à souffler. Elle allait l'atteindre, enfin, après plusieurs tentatives en avant. Du haut de ma citadelle, j'ai soufflé très fort, derrière ma vitre. Le sac a poursuivi sa course folle vers la liberté. Gonflé. Elle a failli tomber. Elle a renoncé. La liberté.
Comme tous les ans, depuis longtemps que c'en est presque devenu une tradition, dès les premiers jours de soleil, une grosse guêpe sort de mes appartements. Reine ou pas, je l'appelle le bourdon de l'hiver. Et c'est à chaque fois une petite libération. J'avais oublié. Cette année je n'ai pas beaucoup aéré, pour l'heure. Il est sorti de ma voiture, hier.
On pourra dira ce qu'on voudra, brumes ou pas, on aura eu un bel hiver !
J'ai écrit plus de 450 chansons en sept ans, pour la plupart publiées sur ce blog, et je viens de réaliser que les verbes chanter et enchanter ont la même racine.
Comme dirait ma mère : on en meurt ou on en devient idiot...
Santangelo