J'ai longtemps pensé que, pour atteindre la vérité et lutter pour la justice, il fallait penser contre soi-même, et contre les siens ; et, déférence gardée envers l'exemplarité de ceux que j'admirais, et en toute modestie, c'est ainsi que je m'imaginais être journaliste. Aujourd'hui, lorsque je croise cette idée, au détour d'une lecture paresseuse de la presse, je ne comprends plus ce que cette posture intellectuelle signifiait et, pis, je me demande si j'ai jamais su ce que penser voulait dire.
Je croyais, qu'avec leurs anathèmes automatiques et répétitifs, leurs petites crises d'autorité, leurs jugements établis depuis toujours et leur volonté, sans limites, de punir, ils se prenaient tous pour des apprentis-procureurs – sorte de Saint-Just de carnaval de Douarnenez. Mais, je réalise, dans l'enfer auquel ils m'ont condamné, en accusant les coups qu'ils distribuent, à longueur de journées, pour le simple plaisir d'exercer leur petit pouvoir de nuisance, que ce ne sont que des garde-chiourmes.
Il n'y a pas « d'affaire Santangelo » ; c'est un scandale !
Mais, ça suffit pour aujourd'hui. Je vais fumer une bonne pipe dans le rêvoir (au miroir.) Je me suis promis d'apprendre à le regarder avant l'été.
Santangelo