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Billet de blog 9 mars 2019

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Sur un Air de Campagne (3)

Il était un temps, pas si lointain, où les hommes et femmes politiques de ce pays avaient de la personnalité. On les imitait en famille pour faire rire l'assemblée...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Des Tics et des Tocs © Santangelo

Aujourd'hui, ils sont tellement lisses que l'honorable métier d'imitateur est en péril. Les gens qui nous gouvernent n'ont plus de tics ni de tocs ; et plus aucun pornographe ne passe sur les phonographes. C'est un monde sans poil qui dépasse ; c'est le monde du sourire ultrabright de la publicité. Et tous les gens en vue suivent au pas.

Heureusement, dans nos campagnes, on rencontre encore des « Personnages » qui résistent aux modes véhiculées par la télévision et l'Internet mainstream. Dames âgées courbées jusqu'aux genoux par la force de l'âge, casquettes et chapeaux juchés sur les chefs sans forfanterie, bégaiements qui résistent à l'orthophoniste et au psychologue infantile, vêtements de travail élimés et sales, voitures de vingt ans d'âge conduites sans honte, prénoms obsolètes en lettres d'or sur les pare-brises des camions, pilosités intempestives, expressions surannées, rides profondes, gueules cassées, sourires édentés francs de port.

Personnellement, je souffrais de tocs après sept ans d'allers-retours à l'hôpital. Des pensées automatiques, générées par le stress, qui m'auraient valu la guillotine à Paris, mais qui ne m'ont pas empêché de vivre dans ma campagne. Depuis que Jean-Luc Delarue a disparu, c'est un sujet qu'on n'abordait plus. Un handicap qui ne manque pas d'originalité, comme un certain nombre de gens d'ici. Je l'ai vaincu grâce à l'écriture et à la chanson, même si ça reste un effort de chaque instant.

Alors, Mesdames et Messieurs les dirigeants : un peu de personnalité s'il vous plaît. Vous êtes tellement transparents qu'on regretterait presque la langue de Giscard, les bretelles de Charasse, la moumoute de Waechter, la faconde de Le Pen, l'appétit de Chirac, la femme de Marchais, le surnom de Mitterrand, l'accent de Pasqua...

Parce que l'on a tendance à penser qu'un esprit libre a du caractère.

Saul Santangelo des Regs

(Dans mon précédent billet, j'évoquais l'ouvrage « Paix Intérieure et Paix sociale » coécrit par François Ruffin et Monseigneur Leborgne et paru au Temps Présent en 2018.)

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