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On connaît la morale qui sert à la fois au « Lion et au Rat » et à « la Colombe et la Fourmi » : on a toujours besoin d'un plus petit que soi. En matière de géopolitique, c'est une vérité discutable, par les temps qui courent. Mais, en matière de gouvernance, dans un pays développé moderne, il me semble qu'il y aurait quelque chose à tenter. Pourquoi pas un enfant au pouvoir, dans une démocratie ? Avec Louis XIV, ça a fonctionné ; on se souvient du « Dernier Empereur » ; et les Bouddhistes – du moins ceux de la deuxième voie – choisissent leur chef spirituel presque au berceau. Puisqu'on a tout essayé... Et si on y songeait avant de faire une grosse bêtise en 2027 ?
Encore une drôle d'histoire, cette semaine : pour illustrer la couverture de « l'Ail des Ours », il y a quelques mois, je m'étais servi d'une figure que je croyais sortie de mon imagination au cours d'un petit exercice expérimental de peinture, niveau zéro. Et, depuis, souvent, je me suis demandé d'où pouvait provenir ce drôle de bonhomme à quatre bras – deux levés vers le haut, deux baissés vers le bas. Mythologie Hindoue ? Imaginaire oriental ? Et bien, j'ai trouvé ! Parmi les trésors rapportés suite à la vente de la maison de mes parents – à mon grand dam je n'ai pas de place pour les meubles rustiques qu'on a laissés derrière nous et qui, aux aussi, ont forgé mon imaginaire – il y avait ce tapis aux dominantes lie-de-vin qui m'avait, jusqu'alors, laissé tout à fait indifférent. Un grand losange, quatre arbres symboliques, de menus dessins ésotériques et, aux deux sommets du losange, deux petits bonhommes à quatre bras. Ce tapis était disposé, dans le salon, sous une table entourée de quatre chaises, qui n'a presque jamais servi, autrement que pour accueillir le linge, après qu'il avait séché sur le fil, dehors. Quel drôle de petit bonhomme !
Il aura fallu deux ans de tracasseries, de harcèlement, des dizaines de mails, des lettres recommandées, des appels puis, le plus souvent, des messages sur les répondeurs, une procédure de six mois devant le Tribunal de Proximité et, à côté de ça, six mois sans eau courante et un hiver à la bouilloire, pour que deux ouvriers remplacent, en une matinée, le bac de la douche, qui n'avait pas besoin d'être remplacé, et changent quelques carreaux de carrelage, le plus civilement et le plus professionnellement du monde, sans heurts, sans pleurs, sans cris, sans larmes. Ma mère, souvent : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?!
De quelle langue se sert-on lorsqu'un air nous trotte dans la tête ? Ce langage apparaît-il avant la parole ? Pourquoi toutes les berceuses du monde entier (voir chez les peuples premiers) et depuis l'aube de l'Humanité se ressemblent-elles toutes ?
Va-t-on devoir militer pour défendre le droit d'être pauvre, malade et vieux dans ce monde de jeunes riches aux sourires éclatants ?
Santangelo