Cet été, êtes-vous plutôt travail ou sieste, promo ou vacances ?
Je ne suis jamais parti en vacances de ma vie. Sieste toute l'année, deux ou trois belles et bonnes journées durant l'été. Une bière. Une seule, en faisant durer le plaisir. C'est pas bon pour ce que j'ai. La promo, c'est quoi ?
En vacances, êtes-vous montagne ou plage ? Nord ou Sud ?
Je vois les sommets des Monts d'Arrée depuis la fenêtre de ma cuisine. Je les observe souvent. Mais, de temps en temps, une sortie à la mer m'est nécessaire. Ne serait-ce que pour voir les flots. La plage ? Pourquoi pas la piscine ! Nord. Finistère Nord.
Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
J'aime autant regarder le lever du soleil que son coucher. Mais, pour l'écriture, c'est le plus souvent l'après-midi.
Stylo ou clavier ?
Pour le blog, je prends des notes durant la semaine, avant de les mettre en ordre sur l'ordinateur. En ce qui concerne les romans, j'écris tout à la main, sur des feuilles blanches A4, tout ce qu'il y a de plus basiques, 80 grammes. Puis, une fois mis le point final, je tape le tout en corrigeant.
Quel est le livre (ou film, disque, opéra) que vous n'avez toujours pas lu, écouté ?
« Le Livre rouge » de Jung. Je l'ai acheté et aussitôt rangé. Mais rien que sa vue me plonge dans des abîmes de questionnements, au centre d'un ouragan qui pourrait tout emporté. Un jour, peut-être.
Votre meilleur souvenir d'écrivain ?
La vie et l'oeuvre d'un écrivain ne sont-elles pas que souvenirs ? Comment les préférer ?
Votre cauchemar ?
Celui de la nuit dernière. Une grande fête dans un hangar. Avec ma petite sœur. Et des tas d'inconnus. Mais il fallait trouver une douche, car la fête était finie. Et il n'y en avait pas pour tout le monde. Plus d'eau chaude. Alors, des hommes demandaient du feu. Je me suis approché de l'un d'entre-eux et j'ai allumé le bout de chandelle qui lui faisait office de pénis. Ensuite, sans transition, je sortais de la gare de Strasbourg et je cherchais la bonne sortie. Les destinations étaient inscrites sur de grands panneaux d'autoroutes. Les bleus. Et j'ai passé le reste de la nuit à prendre des tapis roulants gigantesques sans trouver où j'habitais. Avant de me réveiller, trempé de transpiration.
Si vous étiez un livre, un film, un spectacle, un disque, lequel serait-il ?
Je serais « Baisers volés » de François Truffaut.
Quelle phrase, réplique, chanson ou air d'opéra a bouleversé votre vie ?
« Tu cherchais le fardeau le plus lourd à porter, et tu t'es trouvé toi-même" dans Nietzsche. Et « Rien ne sera pardonné. Tout sera oublié. » quelque part dans Kundera. Plus récemment, une phrase anodine, prise dans un de mes anciens textes et mal interprétée : « Il faut tomber ou faire tomber. Là est la question. » Celle-là a vraiment bouleversé ma vie.
Quels sont les personnages de la littérature, de l'art, de la musique, de l'opéra que vous avez détestés ?
Contrairement à beaucoup de gens, je n'aiment pas les méchants de fiction.
Et ceux qui vous ont toujours accompagnés ?
Les anti-héros sont mes amis. Je marche à leur côté.
Quel est le lieu où vous êtes chez vous ?
Mon lit, dans ma chambre.
Quel est le lieu qui vous inspire ?
La portion de littoral comprise entre Saint-Michel-en-Grèves et Plougasnou. Une vingtaine de kilomètres de côte que j'ai parcourus des dizaines et des dizaines de fois.
Quelle est la question qui vous horripile ?
Et là, ça fait mal ou pas ?
Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
Toutes celles de ce questionnaire.
Santangelo