Pour une contre-révolution d’extrême centre !
« A force de faire le grand écart, on finit pas se retrouver le cul parterre. C’est pourquoi nous préférons nous donner la main en faisant un pas de côté pour avancer en sautant à pieds joints. »
Kevin Kevinovitch de Montalenvert,
Président du POUCREX
Nous, orphelins de nous-mêmes de la génération X, victimes de l’injonction totalitaire de nos aînés à la liberté alors qu’ils continuaient à occuper tout l’espace de nos possibles, en retard sur la suivante qui a trouvé le salut dans les contrées nouvelles du monde numérique, progressistes et marxistes de droite d’une part, et réactionnaires et nationalistes de gauche d’autre part, enfin réunis sous la même bannière du POUCREX, nous appelons solennellement ici le peuple de France à se prononcer clairement en 2012 pour une contre-révolution d’extrême centre, en portant sa voix puissante et unanime sur notre candidat, le grand leader Kevin Kevinovitch de Montalenvert.
En effet, depuis les années 80, nous avons pu constater une inversion des valeurs, qui nous a profondément retournés. Tandis que la droite effectuait sa révolution internationaliste, devenait sectaire et récupérait le peuple de gauche, la gauche s’embourgeoisait, monnayait de plus en plus son capital symbolique en biens sonnants et trébuchants, pratiquait le népotisme culturel à haute dose et l’entre-soi médiatique. Tandis que Frédéric Lefèvre se laissait pousser les cheveux et que Nicolas Sarkozy se mettait à parler comme Georges Marchais, Ségolène Royal traînait de plus en plus dans les boutiques de l’avenue Montaigne et Daniel Bensaïd poursuivait l’exégèse de l’œuvre de Bernanos pour mieux comprendre le Coran. Tandis que nos cadets et nos petits cousins s’épanouissaient en prenant le contrôle de l’Internet et s’inventaient une liberté à travers les nouvelles technologies, nous restions amorphes devant nos anciens jeux d’arcades dans les cafés désertés, hébétés devant des films de cinéma financés par l’industrie de la télévision et hagards à l’écoute d’un rock qui n’avait plus pour seule énergie que celle de la conscience de sa propre fin sans cesse repoussée. Tandis que tout ce petit monde s’organisait de nouvelles solidarités en tribus postmodernes, nous en étions réduits aux solidarités primaires et familiales. Tandis que la gauche vantait le métissage en se contentant de repeindre les cages d’escalier de nos ghettos et les abribus de nos campagnes, la droite s’insurgeait contre nos comportements agressifs souvent mus par l’insuffisance et l’obsolescence de ces solidarités primaires. Tandis que l’extrême gauche anticléricale se ralliait à la cause de la grande masse souffrante de l’Islam pratiquant, la droite nouvellement athée et la gauche catholique s’unissaient dans la vénération commune du nouveau Dieu de la Croissance. Tandis que la grande bourgeoisie se droguait en masse, les anciens activistes dans leurs chaires d’universités, rasés de près, adoptaient la chemise blanche et le jaja.
Ainsi a pu prospérer, à contre-courant, une extrême droite de protestation se disant socialement de gauche et économiquement de droite, ce qui était faux pour elle au regard de son programme, mais vrai pour toute une partie de la bourgeoisie qui la diabolisait. Nous pensons que cette attitude essentiellement négative est une aporie théorique et un contresens historique.
A l’heure où toute une partie du monde se soulève pour passer de l’autocratie à notre modèle déjà pourri, nous le savons, d’alternance unique, il est de notre devoir, peuple de France, qui tant de fois dans ton histoire t’es avancé seul pour guider l’humanité entière et lui inventer un avenir, de lui percer une nouvelle voie, de lui créer un nouvel espoir.
L’heure n’est plus à la Révolution ; puisque c’est le néo-capitalisme qui la parachève sa révolution ! Et qu’ils ne s’apprêtent pas à instaurer une dictature pour sauver leur révolution ; ils ont fait la révolution pour instaurer leur dictature. L’heure n’est plus, non plus, à la réaction traditionnelle ; puisque c’est le peu qu’il reste de la gauche populaire qui en porte désormais les valeurs !
Seul le POUCREX peut aujourd’hui parvenir à redonner à notre pays son rôle émancipateur, et à notre génération la place qu’elle mérite, en pratiquant une véritable contre-révolution d’extrême centre.
Nous, profondément individualistes, fatalistes, aquoibonistes et socialement de droite, nous pensons aussi que c’est à un Etat fort de gérer d’une main de fer la solidarité et la redistribution des richesses, et nous sommes donc économiquement d’extrême gauche. Nous qui ne pouvons être amis qu’avec des notaires qui approuvent Bourdieu et Marx dans le secret tamisé de leurs études, ou des prolétaires qui préfèrent rester sous la couette relire Cioran et Schopenhauer que de se mêler à la foule informe des manifestations pour réclamer juste un peu plus de pognon, nous décidons de tourner radicalement le dos à l’horizon indépassable du capitalisme ambidextre par réaction à son emballement financier aussi imprévisible que dangereux ; de même que, sans illusion sur la nature humaine, nous refusons de revenir aux vieilles lunes collectives du socialisme réellement existant.
Parce que nous aimons boire (plutôt souvent que beaucoup) mais que nous n’aimons pas l’ivresse des grands soirs et la gueule de bois des lendemains ; parce que nous aimons le sens de l’effort et de la perfection mais que nous n’aimons pas le travail ; parce que nous sommes révoltés par l’augmentation exponentielle des inégalités même si nous en avons parfois profité ; parce que nous n’aimons la foule que pour mieux nous sentir seuls au milieu d’elle ; parce que nous venons du peuple et que nous voulons donc une éducation vraiment élitiste et égalitaire pour nos enfants ; parce nous aimons le panache, la politesse et le respect de certaines traditions, tout en détestant les lourdeurs des héritages et l’étroitesse des esprits bourgeois ; parce que nous sommes pauvres mais que nous ne pensons pas que la richesse résoudra tous nos problèmes ; parce que nous sommes précaires et que nous avons refusé l’officialisation de cette précarité sous des statuts stables et garantis ; parce que nous sommes aussi suspects que des paysans pour les marxistes orthodoxes et que des fonctionnaires de l’Education Nationale pour le gouvernement ultra-libéral qui les paye à diffuser son message ; parce que nous pleurons de bon cœur à la vision de films niais ou à la lecture de romans à l’eau de rose que nous méprisons intellectuellement ; parce que nous sommes culturellement de droite, que nous préférons tous notre mère à la justice si la justice s’incarne dans le terrorisme et que, tels Stéphane Freiss dans « Chouans » nous voulons continuer à aimer Sophie Marceau - qui est bien la plus belle et reste un repère pour tous dans les temps fort troublés-, et que nous sommes politiquement de gauche, contre le pouvoir de l’argent et des ploutocrates – que nous pendrons tous par les pieds afin que leurs poches se vident d’elles-mêmes -, nous décidons d’apporter notre soutien massif à la candidature de Kevin Kevinovitch de Montalenvert.
Puisque nous sommes, pour tous, des idiots ; soyons des idiots utiles à tous !
Ainsi, nous reprendrons les bases de l’économie planifiée et de la politique fiscale les plus égalitaristes qui soient, en empêchant qui que ce soit de s’enrichir d’un seul kopeck et, dans le même temps, nous créerons une société où chacun ne vit que pour lui-même, dans une solitude entretenue et protégée – qui seule rend vraiment libre. Ainsi nous réunirons ce qui, aux yeux des propagandistes de tous bords, représentait le pire aspect des deux blocs qui nous ont vu naître.
C’est pourquoi, dans un premier temps et pour prendre quelques exemples concrets sur le terrain sociétal, nous sommes contre la légalisation de l’euthanasie parce que nous considérons que notre ressentiment envers nos parents en ferait une politique massive de matricides et de parricides, et que ce serait donc la dignité des survivants et, non plus celle des mourants, qui serait gravement en danger.
C’est pourquoi nous sommes contre le mariage des homosexuels, qui doivent contribuer, au contraire, à redonner ses lettres de noblesse au caractère traditionnellement subversif de leurs pratiques. D’ailleurs, nous sommes pour la suppression du mariage en général, afin de lutter contre le fléau du divorce – à l’exception notoire des hommes lesbiens, pour lesquels on créera un nouveau contrat. (Car, de même que dans notre monde, il est nécessaire aux véritables hétérosexuels mâles, pour bien comprendre et donc pouvoir chérir une femme comme il se doit, de se faire sodomiser au moins une fois ; dans le monde restauré de manière révolutionnaire, l’avenir de l’homme c’est le saphisme - avec godemiché en chair humaine reconstituée à partir de cellules souches de préférence.)
C’est pourquoi encore nous sommes pour l’interdiction de toutes méthodes de contraception, à l’exception de l’avortement qui, généralisé à six mois grossesse, fournira une viande très tendre à nos restaurants de luxe gratuits pour tous.
C’est pourquoi, comme le recommande déjà Daniel Cohn-Bendit, nous sommes pour l’interdiction du tabac et pour la légalisation des drogues. (Une commission d’experts composée de gens de peu se penchera sur la question de savoir si le tabac est une drogue et conclura logiquement que oui. Une autre commission populaire, qui réunira des médecins spécialistes, aura en charge de trancher la question : « héroïne, crack et cocaïne : drogues ou poisons ? » et penchera pour leur exclusion de la classification comme drogues.)
C’est pourquoi, en revanche, nous n’en avons strictement rien à foutre de l’écologie traditionnelle car, de même que Dieu n’existe pas, l’homme ne peut pas avoir de pouvoirs divins. Pour nous adapter au réchauffement de la planète, nous créerons des Clubs Méditerranée pour les Inuits – qui ont bien le droit à présent de profiter un peu des bénéfices sur le moral de l’exposition prolongée au soleil -, nous adopterons tous une parcelle d’iceberg que nous élèverons dans des frigos géants « à l’américaine », nous profiterons de la montée des eaux pour redonner de la vigueur au peuple des Badjos d’Indonésie, et nous favoriserons l’apparition d’oasis miragés rafraîchissantes dans le désert généralisé par la mise à disposition de fontaines à vin tous les 500 mètres – blanc ou rouge, et rosé bien frais en alternance.
C’est pourquoi nous sommes résolument contre la peine de mort individuelle mais pour le sacrifice expiatoire collectif simulé sur la base du volontariat ou, à défaut, du tirage au sort.
C’est pourquoi nous sommes pour la fermeture totale des frontières à l’intérieur afin que notre grand et beau pays ne soit pas victime d’une émigration massive.
C’est pourquoi, afin de respecter les principes de liberté et d’égalité, l’article premier de notre constitution stipulera que chacun se devra le plus possible d’être égal à lui-même, dans les limites imposées par le sens du ridicule.
Sur le plan international, nous sommes favorables aussi au juste retour des choses, et notamment au Moyen-Orient. Ainsi nous tenterons d’appuyer à l’ONU une idée neuve dans le règlement du conflit israélo-palestinien : le switchcontrying. En gardant un seul et unique Etat, il s’agira d’appliquer l’échange de maisons à l’échelle d’un pays. Ainsi les Israéliens troqueront leurs villas de Tel-Aviv et leurs appartements de Jérusalem pour aller s’installer dans la bande de Gaza, et inversement. Un premier échange de dix ans sera décrété, avant la mise en place de rotations plus courtes. Nous comptons beaucoup sur cette découverte de l’autre dans son environnement, à grande échelle, un peu comme dans « Nous avons échangé nos mamans », pour faire naître un esprit de tolérance réciproque – tolérance qui n’a d’autre but que celui de parvenir à une indifférence supérieure.
Ce n’est qu’en dépassant la gauche sur sa gauche en même temps que la droite sur sa droite en tendant juste un peu la main et en faisant un petit pas de côté dans une contre-révolution d’extrême centre que nous pourrons tous sauter à pieds joints dans un passé pas si lointain auréolé d’idéal mais tempéré par la lucidité du déjà-vu, où nous seront enfin libres ET égaux, et qui montrera le chemin pour le futur du reste de l’humanité, qui a du mal à entrer dans la fin de l’histoire.
Ainsi nous appelons au soulèvement vers le bas de tous les hommes de mauvaise volonté et des forces inertes de la société, et nous proposons une grande manifestation à domicile, où chacun dansera seul « La Capucine (Tchou !) ». Cette grande manifestation à domicile, pour laquelle aucune date ni aucune heure précise ne seront fixées, ne réunira, dans un premier temps, que l’élite des branleurs impuissants, des dilettantes ambitieux, des empêcheurs de tourner en rond dans une pièce carrée, des vagabonds volontaires, de ceux qui crachent dans la soupe surtout quand ils ont faim, des rebelles sans cause, des paresseux débordés, des orgueilleux qui préfèrent crever que d’appeler à l’aide, des solitaires qui refusent de marcher avec le troupeau même pour défendre leur propre cause, des enculeurs de mouche résolument contre la zoophilie, des pirates officiels du système, des sabordeurs de vaisseaux fantômes, des fouteurs de merde propres sur eux, des trolls qui ont le sens de l’humour, des humoristes qui ont le sens de l’autodérision, des exclus volontaires, des réfractaires au bénévolat, des insoumis au vote unanime, des réformés déserteurs, des bienheureux imbéciles, des CRS anarchistes, des catcheurs bouddhistes, des psychiatres fous, des généralistes spécialisés et de tous les médecins malades en général, des anti-tout désabusés, des masturbateurs sans les mains, des grands cons bravaches, des provocateurs timides, des chômeurs heureux, des dandys sans-le-sou, des mongoliens à haut potentiel, des enfants rêveurs qui rêvent d’être des adultes nostalgiques, des petits teigneux froussards, des filles revêches mais faciles, de tous ceux qui préfèrent perdre avec panache que gagner dans la compromission, de ceux qui ne jouent le jeu sérieusement que pour trouver matière à en rire, des gentlemen-losers, des chanteurs du dimanche, des importuns, des intempestifs, des décalés, des anachroniques, des utopistes sans idéal, des passagers du short-bus, des filles laides qui assument fièrement, des folles travesties en bourgeois, des voyageurs sans destination, des nomades immobiles, des anachorètes sans dieu, des sans foi ni loi, sans feu ni lieu, des sans aveu coupables mais pas responsables, des hommes des bois fidèles au nœud papillon, de tous ceux qui se tiennent volontairement dans la marge afin de ne surtout pas apparaître comme des marginaux, des loups-garous qui ont peur de leur ombre, des clochards fortunés, des alcooliques revendiqués qui laissent toujours un fond dans la bouteille, des qui préfèrent parler aux plantes et caresser les arbres, des drogués indépendants, des paranoïaques gentils qui ne trouvent pas d’ennemis à leur mesure, des philosophes sans système, des écrivains sans œuvre, des poètes sans-papiers sans talent, des musiciens sans instrument, des avocats du Diable, des bouffeurs de curés qui chantent à l’église, des adoptants de pigeons blessés qui les requinquent pour plus tard les faire rôtir, des communistes de droite, des héritiers d’ultra gauche, des déviants de la psychopathologie, des gens normaux persuadés d’être cinglés, des hypocondriaques qui ne s’intéressent qu’aux maladies de l’âme, des perverses mémères, des obsédés par tout sauf par le sexe, des Dom Juan abstinents, des grossiers élégants, des revanchards qui n’ont pas le courage, des grains de sable qui n’ont jamais vu la mer, des Jérôme Kerviel inconnus, des sapeurs congolais pompiers de Paris, des spécialistes de la tradition orale de langues oubliées, des néologistes à cheval sur l’orthographe, des incongrus, des inconvenants, des surdoués qui choisissent le métier de facteur de campagne pour pouvoir aller à la pêche l’après-midi, des refuseurs de Légion d’honneur qui arborent des médailles en chocolat, des putes qui aiment ça et finissent par travailler gratuitement, des faussaires victimes du syndrome de l’imposteur, des braqueurs sans haine ni violence, des suicidaires jouisseurs, des mélancoliques voluptueux, des héros de roman qui brûlent les livres, des plombiers polonais qui lisent « Lost Paradise » de Milton dans le texte, des stars de cinéma qui pètent au lit, des aventuriers de leur propre vie de merde… Bref. De tous les hommes libres, honnêtes, fidèles à la réalité du monde qu’ils ont vu changer radicalement, et logiques avec eux-mêmes. S’il en reste…
Nous, ânes de Buridan de l’époque post-moderne, nous nous transformerons en cheval de Troie de l’histoire, et laisserons sortir de nous-mêmes nos principes contradictoires enfin réconciliés autour d’un seau de bonnes galettes – bien plus appétissant que l’eau et l’avoine séparés.
Parce qu’en choisissant le renoncement, nous n’avons pas renoncer à tous les choix !
En cas de victoire, nos 25 premières mesures, appliquées dès les 100 premières années, seront :
La retraite à 30 ans
La ménopause à 80 ans
Le demi à 1 franc (nouveau, post-Pinay)
Le saucisson sans la peau et les olives sans noyau
La propriété privée gratuite (à condition d’avoir contracté un microcrédit de l’équivalent d’une valeur de 1 demi à un taux de O% dans un bistrot de quartier labellisé)
L’interdiction de toute la production humaine de DHMO (monoxyde de dihydrogène)
Le rétablissement de la peine de mort par décapitation en public pour les suicidés - à part pour Dieu, les prêtres mariés, les imams sunnites et les rabbins séfarades, qui sont déjà bien assez accablés par la vie pour subir cette double peine
Le remplacement de toutes les vitres et baies vitrées par des miroirs aux alouettes
Les montées d’escaliers sans essoufflement
L’installation de lignes téléphoniques internes dans toutes les maisons d’arrêt, avec un poste par cellule et la possibilité de faire le 0 pour sortir, afin d’en finir avec le dilemme du prisonnier
La déchéance de nationalité et l’exil pour les gens qui vous touchent ou vous frôlent dans les files d’attente au supermarché
La présence obligatoire dans tous les films de production française de Sophie Marceau nue ou demie nue – du moment qu’on aperçoit quelques poils pubiens, et au moins un bout d’aréole
La généralisation de la publicité sans marque basée sur le détournement – mais où ne seront détournées uniquement que des œuvres originales de Guy Debord
La philosophie de l’instinct et l’épistémologie de l’intuition sans prise de tête
La possibilité de disposer pendant une heure (ou deux) du corps de Sophie Marceau, nue ou demie nue, pour quiconque lui aura écrit une très très belle lettre d’amour qui l’aura vraiment fait beaucoup rire
L’instauration d’un double calendrier, ni solaire, ni lunaire ; mais solaire le jour et lunaire la nuit
La baisse conséquente des tarifs de l’électricité par la mise en place d’heures creuses le jour et d’heures pleines la nuit
La suppression du changement d’heures, et son remplacement par des heures de 30 minutes le jour et de 90 minutes la nuit afin d’assurer le repos de la population sans rogner sur son temps d’activité. Les « derniers couchés et premiers levés » disposeront d’un crédit de sommeil, qu’ils pourront utiliser à leur guise. (Pour faire face à l’allongement ou au raccourcissement du jour et de la nuit selon les saisons, on jouera de même sur le nombre de secondes dans la minute. Ceux qui sont toujours en retard pourront disposer, sous dérogation, d’une heure plus personnelle.)
Le rétablissement d’une forme de contrôle de l’information par la diffusion à heure fixe sur tous les canaux de diffusion d’un journal télévisé unique, dont la présentation sera confiée à Jules-Edouard Moustik et la réalisation à l’équipe de Groland
La création d’écoles spécialisées pour l’enseignement de la pensée tautologique de Clément Rosset à destination des bègues, et pour la vulgarisation des textes schizophréniques de Deleuze à destination des siamois et des jumeaux monozygotes souffrant de troubles de la personnalité psychorigide
A présent que, grâce à Internet, les citadins nantis se sont installés à la campagne, nous délocaliserons les élevages de porcs et de vaches dans les centres-villes, où les paysans pourront profiter de tout le confort moderne et leurs enfants des établissements culturels existants
De même, les banlieusards pauvres seront relogés dans les centres-villes où ils pourront profiter de la qualité et de la profusion de ces mêmes établissements culturels pour devenir moins cons, tout en découvrant les charmes de la vie paysanne ; tandis que les plus fortunés iront prendre villégiature dans les banlieues déshéritées, qu’ils auront tôt fait de transformer en zones agréables par l’investissement de leurs moyens privés
Afin de lutter contre le fléau de la pédophilie, qui engorge nos tribunaux, nous tolèrerons, sous conditions médicales et autorisation des parents, la gérontophilie pour les mineurs
La dépénalisation, dans la rue ou au bureau, des mains des hommes aux culs de femmes inconnues – à condition que la main soit invisible, que l’homme s’appelle Smith et que la femme soit une rombière libérale
L’interdiction de l’industrie pornographique, qui ne fait que brider l’imagination érotique du peuple et imposer sa norme soi-disant transgressive, et l’instauration de cours obligatoires de sexualité amoureuse associés à des travaux pratiques dès le lycée
La restauration d’un athéisme d’Etat qui financera en totalité les différentes religions non-athées, afin de les contrôler
Le retournement de tous les rubans de Möbius réels ou symboliques dont nos vies sont formées, afin de ne pas éternellement perdre des deux côtés
Merde ! C’est quand même pas trop demander ! Si ?
Parce ce n’est pas trop tôt pour nous qui sommes venus trop tard ! Parce qu’il n’est pas trop tard pour nous qui sommes venus trop tôt !
Vive la contre-révolution !
Vive l’extrême centre !
Vive Kevin Kevinovitch de Montalenvert !
POUCREX vaincra !
Merci de votre attention. Et n’oubliez pas d’aller voter…
Jafar Spitilik,
Porte-parole muet de la colère sourde des sans voix qui hurlent en silence parce qu’on veut les faire taire de façon tonitruante et étouffer leurs cris surpuissants dans un brouhaha inaudible,
Secrétaire général du POUCREX et secrétaire particulier de Kevin Kevinovitch,
Père adoptif de deux enfants mort-nés sous X,
Sombre illuminé clairvoyant aveuglé par une lucidité noire,
Petit Chambellan de l’ARLPPAEMX (Association pour la Reconnaissance de la Légitimité Parentale des Pères Adoptifs d’Enfants Mort-Nés sous X),
Citoyen désengagé et irresponsable,
Ministre putatif de la parole privée d’un gouvernement dirigé par Kevin Kevinovitch.
Pour adhérer au POUCREX et soutenir activement la campagne de Kevin Kevinovitch de Montalenvert, faites don de votre corps en nature à cette adresse :
POUCREX
Hôtel « Au Lion d’Or »* Auberge « Du Cul Tourné » - Chambre n° 96**
96, Impasse de la Modernité
51 300 Saint-Amant-sur-Fion
* Uniquement avant 21 heures 30
** Frapper trois petits coups secs, puis trois longs coups lourds, puis à nouveau trois petits coups secs
Santangelo