Mon père, dans ma prime jeunesse, encore une fois : il faut savoir et faire avant d'acquérir du savoir-faire... Mais encore faut-il le faire savoir.
Je croyais en l'amor fati, l'acceptation pleine et entière de ce qui est, jusqu'à le revivre éternellement, dans un présent perpétuel. Mais ce n'était que de l'Armor fati... Des vagues, dans le vague... des vagues, sans cesse recommencées.
Je me suis acheté une jolie montre. Oh, ça ne m'a pas coûté très cher ! Je ne me suis pas ruiné. De nos jours, à l'heure des montres connectées, une jolie montre bracelet à aiguilles c'est donné... Mais, je la trouve tellement belle, que lorsque je regarde le cadran – toutes les cinq minutes à peu près – j'oublie de lire l'heure.
J'aurais voulu un Pleyel ou un Steinway, pour jouer des toccatas comme Glenn Gould. Mais je n'ai même pas eu d'Underwood ni d'Olivetti, pour écrire comme Hemingway ou Simenon. Durant des années, j'ai pratiqué le free jazz, sur un iMac, abandonnant toutes prétentions littéraires, revenant sans cesse en arrière, pour pondre des flashs radiophoniques que personne n'écoutait. À présent, je tape, avec difficulté, sur mon petit ordinateur chinois, des textes écrits à la main, sur des feuilles volantes, avec un stylo à bille bleu de la marque Micron, depuis que j'ai abandonné le Montblanc Meisterstück que m'avait offert ma bonne amie.
Le piano, tel que nous le connaissons, de concert et à queue, est une invention moderne. C'est fou, non, de penser que Mozart n'a jamais joué de piano ?! Si on ajoute que le piano est un instrument à cordes - certes frappées, mais à cordes tout de même - on frise l'hérésie. Mozart, un imposteur ?
On évoquait, avec sérieux, cette tendance contemporaine à prendre les blagues à la lettre, pour en faire des produits culturels, vendus au premier degré. Mais que dire de cette manie, de plus en plus répandue, qui consiste à imiter les imitations... ?
Santangelo