Saul Santangelo

Abonné·e de Mediapart

550 Billets

0 Édition

Billet de blog 21 décembre 2025

Saul Santangelo

Abonné·e de Mediapart

Sur un Air de Campagne (542)

_ Tu n'as aucun honneur ! _ C'est que je n'aime pas les honneurs de leçons...

Saul Santangelo

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La Bibliothèque © Santangelo

On pourrait supposer que les détenteurs de savoir et leurs passeurs sont amenés à mépriser le peuple parce qu'ils le croient inculte. Mais, aujourd'hui, il n'est pas déraisonnable de penser que c'est le contraire. Les gens du peuple, grâce à l'éducation, ayant atteint un niveau de culture élevé, et les facultés de réflexion qui vont avec, mettent en danger leur supériorité éthique. Puisque, plus encore que d'informer pour élever, ces sachants désirent avant tout contrôler l'information, sous forme de monopole. Pourtant, tant qu'ils resteront des modèles pour tous, ils maintiendront leur emprise. (Car les rares voix issues du peuple qui parviennent à se faire entendre avec le même sérieux sont récompensées par des carrières exemplaires, dont elles se servent pour s'excuser de leurs origines.) Quant à faire confiance aux déserteurs, ce serait se priver de toute chance de victoire, en empêchant l'avènement de conditions nécessaires à l'organisation d'un combat, où les siens seraient représentés. [Rires...]

À la lecture de romans policiers, je m'étais forgé l'idée selon laquelle le crime parfait était le crime sans mobile. Aujourd'hui, en lisant les journaux, on sait que ce n'est pas le cas, puisqu'il est devenu quotidien.

Je l'ai dit, et je le répète : écouter mes chansons – bande-son de mon travail d'écriture - sans lire les billets et les romans, équivaudrait à se rendre au cinéma avec un bandeau sur les yeux...

Il n'est pas inutile, à notre époque, de rappeler les vertus de la guerre. Mais il est encore plus urgent de se souvenir des vertus de l'étude : l'abnégation plutôt que le sens du devoir ; la réflexion personnelle plutôt que l'obéissance ; la maîtrise de soi plutôt que la virilité ; l'exemple de l'humilité préféré à l'héroïsme ; le classement plutôt que l'ordre ; les disciples à la place des subordonnés ; la fraternité plutôt que le compagnonnage ; la fantaisie préférée à l'uniforme ; les livres plutôt que les armes ; le doute plutôt que l'assurance ; la diplomatie à la place de la force.

Lorsque l'on décide de rire après le désastre, tout comme lorsque l'on danse au bord du gouffre, la 'forme' littéraire qui s'impose c'est le palimpseste. On désignait ainsi, au Moyen-Âge, les parchemins que l'on effaçait pour s'en servir à nouveau, et y inscrire un nouveau texte. C'est le cas d'une bonne partie de la poésie d'après la Seconde guerre mondiale, confrontée à l'indicible de la Shoah. Grâce à la technologie, on a aussi réussi à voir des tableaux bien différents sous les œuvres de certains grands peintres, cachés par des couches de peinture successives. D'une toute autre façon, mais sur le même principe, on pourrait peut-être également considérer la mode des vêtements fluos comme une nouvelle couleur du deuil. Le palimpseste est aussi une forme de politesse et de pudeur.

Et si le monde se partageait entre les doux-dingues et les fous furieux ?

Santangelo

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.