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Billet de blog 23 novembre 2025

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Sur un Air de Campagne (538)

Et si je tombe sur le cul, est-ce que je vais mourir sur le coup ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une Fille du Feu © Santangelo

_ Et, à présent, c'est quoi ton livre de chevet ? _ « Les Nuits blanches » de Dostoïevski. _ Et c'est bien ? _ Je sais pas, la nuit, je dors...

Il est possible de prendre du plaisir à ce que l'on fait par devoir. Il suffit d'avoir le sens des priorités.

5 ou 6 fois 7 égale 40.

Lu « Les Forces » de Laura Vazquez. Je l'avais repérée, il y a quelques années, après le Goncourt de la poésie, par un premier roman remarquable : « La Semaine perpétuelle. » Elle y déployait la voix d'un invisible dans un flot de pensées anecdotiques, jouant des idées les plus enfantines et saugrenues comme d'un chapelet de bonne humeur. Cette fois-ci, c'est avec les concepts de la philosophie et de la sociologie qu'elle joue, dans un flux ininterrompu et avec un souffle qui balaie tout sur son passage. Mais c'est toujours aussi cocasse et drôle, du jamais-vu. Comme une locomotive, lancée à toute vapeur au-dessus du vide, vers un pont détruit en son milieu, et l'on se demande comment l'auteure va faire pour nous ramener en terrain connu. Elle y parvient avec brio, après avoir déroulé le fil de sa jeune vie, de l'enfance questionneuse, jusqu'à la sérénité, en passant par un bar de lesbiennes improbable, et un immeuble de sectes loufoques tout aussi symbolique. De la littérature qui a de l'estomac et de la cervelle, du cœur et du recul, et qui propose presque autant de réponses qu'elle ne soulève de questions. On peut prendre le roman pour une curiosité décalée, un peu foutraque. Mais aussi comme l'avènement d'une nouvelle grande voix, qui trace son chemin avec autorité et force le respect. Notons que l'ouvrage, paru en août aux éditions du Sous-sol, a récolté plusieurs prix d'automne. Une écrivaine qui continue à promettre après avoir déjà tout démontré et qui, en pleine maîtrise de son art, parvient encore à distiller des parfums d'une candeur et d'une fraîcheur rares.

La littérature est un combat perdu d'avance. La vie aussi.

Et avec le sourire s'il vous plaît !

Santangelo

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