Je me souviens de mon père, il y a déjà fort longtemps, concluant ses phrases par : « ben oui, c'est logique ! » C'est lui qui m'a dit qu'une montre cassée donnait l'heure juste deux fois par jour...
Un peu plus tard, une fois parvenu au baccalauréat, j'entendis souvent, dans mon entourage, de jeunes gens expliquer leur refus de faire des études à l'université, par l'argument suivant : à la fac, ils n'auraient pas réussi à travailler, en raison du laxisme supposé de l'institution. Aujourd'hui, les mêmes, in petto : « je ne voterai pas pour le parti de la liberté car, si on me donnait la liberté, je suis persuadé que je ferais des conneries... »
Les partisans de la peine de mort, pour les crimes les plus graves, tu leur donnes un doigt, ils te prennent le bras... et la tête y passe...
Dans le bordel ambiant, depuis la Dissolution, et au milieu du cirque lamentable offert par les responsables politiques, n'y a-t-il personne pour leur rappeler qu'on est toujours élu avec les voix de l'autre bord ?
Car, autre leçon de mon père : les promesses des hommes et des femmes politiques n'engagent que ceux qui les croient !
Entendu plusieurs fois ces dernières semaines : Tu n'auras rien pour ton travail. Parce que ce n'est pas un travail. Et la meilleure preuve que ce n'est pas un travail, c'est que tu n'es pas payé !
Après six années d'écriture acharnée, dont j'ai gagné le temps de haute lutte, envie, parfois, de me réfugier dans la peinture... Mais : - Qu'est ce que tu dessines ? - Oh, rien... Un vague paysage imaginaire... - Mais c'est du figuratif !!! - ça pourrait... Mais je ne sais pas dessiner...
Le soir venu : Je vais encore avoir du mal à dormir, parce que je suis trop fatigué ! Quand je suis fatigué, je fais souvent des cauchemars. Je vais encore avoir du mal à dormir : c'est un cauchemar !
Alors, la nuit, dans mes déambulations, je ronge mes paradoxes, tel Médor son os... Tous les citoyens sont les égaux du Président. Mais si mon chien s'appelait « Président », tous les électeurs seraient des chiens !
Pour finir par m'endormir, enfin, au petit-matin, la tête farcie de raisonnements tautologiques, et de conclure, le plus sérieusement du monde : À force de mettre tous les hommes et les femmes politiques dans le même sac... on finit tous dans le même charnier...
Et, in fine, comme toujours, je donnerai ma voix au camp qui m'offrira la plus grande liberté individuelle, pour poursuivre ma petite révolution, depuis mon coin, et continuer à faire exploser mes petites bombinettes littéraires, telles des tartes à la crème tout à fait inoffensives, ou presque, dont je commence à croire que je suis la seule victime...
Santangelo