Publication de « L'Ail des Ours ». Même lorsque l'on verse dans l'autobiographie, on écrit autant avec les auteurs que l'on a lus, qu'avec les gens que l'on a côtoyés. Et ce sont toujours les uns et les autres qui racontent l'histoire.
Relu « Beaucoup de Bruit pour Rien » de Shakespeare - « Much Ado About Nothing », en anglais – pour retrouver le phrasé d'Emma Thompson dans le film de Kenneth Branagh. Je pense souvent à la première scène, et à la virtuosité des échanges entre les personnages. Rarement la langue théâtrale n'a atteint un tel degré de jubilation pour nous conter l'amour. Orages / Hauts des espoirs / Ô jeunesse haine mie...
Relu aussi « Les Fourberies de Scapin », que j'ai trouvé dans mes cartons. C'est vraiment un bon truc, que de lire des pièces, lorsque l'on ne peut plus lire... Les vrais paranos finissent toujours par être harcelés, et les gens drôles finissent toujours par être un peu ridicules. À défaut d'être drôle en ayant le sens du ridicule, on peut toutefois être ridicule en gardant le sens de l'humour...
J'ai aussi dégotté un roman érotique d'Alina Reyes : « Derrière la Porte. » J'avais beaucoup aimé « Le Boucher » et « Sept Nuits », il y a déjà très longtemps. Et la plupart de ces titres sont devenus introuvables. Dans celui-ci, on joue à être le héros de l'histoire, en ouvrant et en fermant des portes ; après avoir choisi un côté de l'ouvrage : en commençant par le début, si l'on y cherche des aventures avec des femmes, et en retournant le livre, pour commencer par la fin, si l'on est plutôt en quête d'un homme. Le procédé est assez vertigineux, le résultat brillant, mais l'effet un peu décevant. La vie est un long couloir fait de portes claquées...
Et j'ai réalisé, qu'avec tout ce travail de publication, qui a largement occupé mes journées ces six derniers mois – cinq titres disponibles au format papier sur Amazon – j'avais un peu négligé mes contemporains. Mais, alors que la rentrée vient d'être lancée, mon désir de textes nouveaux semble émoussé. Et si ça ne venait pas seulement de moi ? Si bien que, cette année, pour continuer à jouer le jeu de la rentrée, j'ai décidé de ne chroniquer que des ouvrages parus en auto-édition. Comme l'on part, un beau matin, avec tout le matériel adéquat, pour se lancer dans l'orpaillage, au bord de la rivière de son enfance...
Et si écrire de « bels étés » c'était aussi beau que de jurer de « grands ciels » ? Parce que, sur le front de la lutte quotidienne pour poursuivre l'idéal, dans mon bourg perdu, assailli par les connards, c'est toujours autant le merdier ! En faire son ciel ? Je ne crois pas. En faire son miel ? Pourquoi pas ? Puisqu'ils n'en font que du fiel ! Tous ces gêneurs, ces jaloux, ces frustrés, ces aigris... et Tutti Quanti !!!
Santangelo