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Billet de blog 24 août 2025

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Sur un Air de Campagne (525)

Par ici, ils pourraient tous s'appeler « Inavèca » ou « Tavécapa. » Et ils essaient de faire en short que ça mars...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Avant © Santangelo

La réponse à « l'Abîme de l'Oubli », un gros roman graphique sur les disparus du franquisme et les difficultés des familles à exhumer, identifier et rendre leur dignité aux corps des fusillés jetés dans les fosses communes, quatre-vingts ans après, avec l'aide des archéologues ; c'est peut-être la petite biographie d' « Élisée Reclus », écrite par Isabelle Louviot, illustrée par Georges Peignard, et publiée l'an dernier au Tripode, un peu hagiographique, mais riche par l'exemplarité de cette vie sans concessions – de l'enfance heureuse du fils de pasteur, au milieu de quatorze enfants, à la gloire éditoriale, en passant par les études de théologie, les voyages au long cours, l'enseignement et la recherche en géographie, et le combat politique aux côtés des insurgés de la Commune – une vie toute entière dédiée au savoir et à la découverte des principes de la nature, et placée sous le signe d'un anarchisme tolérant et ouvert, loin des sectarismes naissants dans ce XIXème siècle agité, une vie pour devenir un homme, resté fidèle à ses principes et à son éthique. D'autant que, très étonnamment, c'est la BD qui se révèle un peu trop didactique, et la biographie qui ouvre les portes, grâce à une petite anthologie de textes de l'écrivain. Les deux ouvrages se lisent avec plaisir.

Lu cette semaine sur des affichettes collées sur les panneaux indicateurs à l'entrée du bourg : « ON VA DROIT DANS LE MUR ! » J'ai ralenti.

Le suicide ? La seule bêtise que l'on ne peut pas regretter. À éviter. Trop dangereux...

Ils le croyaient collet monté. Par temps de canicule, il concédait à peine le premier bouton de sa chemise. Le dos bien droit sur la chaise, sans s'appuyer contre le dossier. La tête haute. Le regard vers l'horizon lointain, même quand il pleut. Mais c'était sans compter sur sa fantaisie. Il passa l'été nu comme un ver, dans son appartement, pour son seul plaisir, au gré d'un caprice impromptu. Et, dans la rue, comme d'habitude, ils détournèrent le regard.

Je crois aux pactes, aux traités, aux alliances, aux accords. Concernant la vie quotidienne, je crois aux contrats. Mais, contrairement à Rousseau, pour qui le citoyen, en contractant avec la société, renonçait à une partie de sa liberté en échange de la protection de l'État, je crois aux contrats tacites. Ceux qui peuvent nous lier, en individus libres et responsables, à un autre ou à d'autres, à chaque fois que l'occasion se présente, pour une heure, un jour, un mois, un an. Ces contrats-là n'ont pas besoin d'être écrits ni même exprimés ; ils peuvent être reconductibles ou pas, renouvelables sous conditions, ou simplement occasionnels, voire anecdotiques, renégociables ou définitifs. C'est en honorant ce type de contrats que la vie quotidienne peut devenir plus facile et plus belle. Mais que de haine envers celui qui décide de prendre ainsi son existence en mains ! Que de mesquineries en provenance des esprits sournois pour celui qui tente ainsi de conquérir sa liberté grande ! Que de violence symbolique réservée à celui-là !

Qui dois-je remercier ? Envers qui être reconnaissant ? Qui ne m'a pas tué ?

Santangelo

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