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Billet de blog 24 novembre 2024

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Sur un Air de Campagne (490)

Le problème avec la joie, c'est que demeure toujours, cachée, la crainte de se faire avoir...

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Quand la Tempête Gronde © Santangelo

Il leur faut toujours un âge d'or, une époque bénie, jamais le même, jamais la même, pour continuer à alimenter la machine à rêver, faire fonctionner le mécanisme de la consommation, entretenir les passions. Mais, au final, en les lisant, en les écoutant, on ne vit jamais le présent.

Le nouveau moment passé idéal et glorieux ? Pourquoi pas l'après-guerre, et l'union nationale, en vue d'une reconstruction totale, d'une refondation, d'une mise à plat ? Mais sommes-nous prêts à déclencher une nouvelle guerre mondiale, uniquement dans l'espoir de revivre ce passé désiré ?

Que nous reste-t-il des combats de nos pères ? Il s'agit d'un processus tortueux. La quête d'une liberté nouvelle ; l'invention d'un esprit libertaire dans l'optique du plaisir des individus. Et, déjà, la lassitude des précurseurs qui épuisent le champ ouvert par la lutte, fatigués d'avoir vécu toutes les expériences permises. Alors, comme toujours, le besoin de réenchanter le monde. Mais pour cela, il faut recréer du sacré, afin de retrouver du sens. Et, encore, le rétablissement de nouvelles autorités, l'invention de nouveaux interdits. L'autoritarisme. Les têtes coupées. Le peuple muselé. L'individu à genoux.

Que ceux qui se trouvent devant le choix terrible – héritage de la Décadence, et de Huysmans – entre le pied de la croix et la bouche d'un pistolet, ne contraignent pas les autres, qui aiment encore la vie, à faire de même...

Une « Europe d'herbivores dans un monde carnivore » ? Mais, dans la nature, les herbivores, qui servent de repas aux carnivores, s'en sortent par le nombre. Or, nous sommes un très petit troupeau, et ils sont très nombreux. Les carnivores ne vont-ils pas être forcés de se dévorer entre-eux ? Et de changer, ainsi, de régime alimentaire ?

On peut rire de tout avec tout le monde. Il suffit de ne pas révéler le caractère comique du propos.

Lu, cette semaine, le long entretien de 50 pages, entre Michel Houellebecq et Michel Onfray, dans la revue, souverainiste, de ce dernier (« Front Populaire ») datant de 2022. Une rencontre au sommet sur le thème de « la fin de l'Occident. » Rien lu d'aussi drôle depuis longtemps. L'écrivain est en roue libre, comme toujours, assénant les énormités avec placidité, et le philosophe en profite pour se lâcher (se purger?) Un grand moment de pur comique. Un sommet du rire français. Un déjà classique de la déconnade.

Santangelo

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