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Billet de blog 25 avril 2024

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Sur un Air de Campagne (461)

Qu' y a-t-il de plus important, Quentin : lire, écrire ou publier ? Moi, je publie pour continuer à écrire, j'écris pour continuer à lire, et je lis pour continuer à vivre...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tolstoï-Story © Santangelo

Et de deux ! Un deuxième roman-expresso, issu de ce blog, vient d'être publié. Il s'agit de « PER OS » et vous le trouverez, au format papier donc, sur Amazon. Un roman 'géométrique' qui fait la part belle à l'humour, dans l'esprit des satires classiques. On y parle de troubles psychiques 'à la mode', du conditionnement ordinaire, d'enfance et, aussi, un peu de campagne et de nature, ou comment le développement d'un enfant 'à part' se construit sous les regard croisés de la société, de la famille et des médias, dans un jeu d'interactions et de projections fantasmatiques, jusque dans le corps. Mais, soyez rassurés, j'ai transposé.

À part ça, si vous désirez atteindre le panier de 35 euros, qui vous exonérera des frais de port, voici un ou deux conseils, pour parfaire votre commande, à partir des lectures de ces derniers jours.

Tout d'abord, « l'Intimité de la Rivière » de Philippe Le Guillou, qui trace le récit, plutôt ténu et très tenu, d'une promenade dans son village natal du Finistère. J'aime le style classique, la géographie à la Gracq, et le plaisir de retrouver des paysages de Bretagne, entre terre et mer. Mais, malheureusement, l'auteur des « Marées du Faou » laisse son lecteur – du moins le lecteur encore novice, que je suis, d'une œuvre prolifique et protéiforme – sur le bord du chemin, à l'extérieur de son texte, comme pour conjurer le sort, ou en proie à une pudeur d'un autre temps. C'est raffiné et exigeant, mais froid et un peu hautain.

En revanche, ne lisez pas « En attendant Bojangles » de Olivier Bourdeaut, un livre pourtant couvert d'or, de succès et de prix littéraires, depuis 2016. Un roman certes foutraque à souhait, qui narre les aventures psychiatriques d'une famille excentrique, et qui se veut fantaisiste et drôle – dont on a tiré un film, au cinéma, il y a deux ans. Je me le suis procuré suite à la lecture d'un article du « Figaro », qui le plaçait, dans une liste censée illustrer le 'grand style', aux côtés de « la Princesse de Clèves », des « Liaisons dangereuses », d' « Illusions perdues » et du « Silence de la Mer ». (Véridique!) Résultat : à force de racolage et de procédés putassiers, entre la narration par un (faux) enfant et l'épate des visites en clinique, le roman provoque la nausée et le malaise. Dans le genre déjanté, Arnaud Le Guilcher, dont j'ai déjà parlé, fait beaucoup mieux.

Enfin, j'ai aimé « Rêves » de Wadji Mouawad. Une pièce du directeur du Théâtre de la Colline, sur la création littéraire, parue il y a vingt ans. J'y ai aussi vu une relecture originale et un brin radicale de « l' Étranger » de Camus, dont le Willem-Meursault trouverait la rédemption dans le théâtre, au contact d'une hôtelière tout à fait étrangère au monde de la culture. Ici, les idées et les personnages imaginés, au cours de l'écriture, s'incarnent 'réellement', faisant de l'écrivain un vrai démiurge, et le lyrisme évite toute boursouflure. 1 h 30 de plaisir, entre formalisme en clins d'yeux et penchants pour la tragédie.

Bonnes lecture ! Et, ici ou ailleurs, bientôt, pour de nouvelles aventures extraordinaires...

Santangelo

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