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Billet de blog 26 avril 2025

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Sur un Air de Campagne (511)

Ma mère, cette fois, en parlant des travaux des champs, des centaines de fois : On n'est pas payés cher, mais qu'est-ce qu'on rigole !

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Les beaux Souliers © Santangelo

Être libre ce n'est pas exercer un droit ; c'est faire un choix. Et, lorsque l'on décide de ne pas exercer un droit, en toute connaissance de cause, on demeure aussi libre que si on l'avait fait valoir.

Il veut nous faire croire qu'il y a encore des gens qui...

J'évoquais les trésors engloutis que j'espérais trouver dans les deux ou trois cartons, qui ont échappé à la déchetterie, après la vente de la maison de mes parents. Je n'ai pas encore mis le nez dedans, et la bonne surprise est venue de cartons de cartons de cartons. Je m'explique. C'est ma petite sœur qui m'a offert ce beau cadeau d'enfance : ma collection de « Triolo ». Elle les conservait dans son placard, après qu'ils eurent survécu, depuis la vieille maison, au déménagement de la fin 1984, vers la maison neuve, puis à toutes les péripéties des dernières quarante années. C'était un magazine pour pré-adolescents, auquel j'étais abonné, après avoir été abonné à « Perlin Pinpin » puis à « Fripounet. » Et c'était vraiment un bon journal. Deux ou trois histoires en bd, à chaque fois – dont des aventures de Sherlock Holmes – des prières qui mettaient la larme à l'oeil, des blagues, un dazibao, des reportages, des nouvelles de la ville et de la banlieue, et même des critiques cinéma et littérature. Bien assez pour le petit paysan que j'étais. Je veux dire : assez de matière pour rêver et s'inventer une vie future, loin des clichés télévisuels. (Nous avions la télévision, mais elle ne se trouvait pas dans la cuisine, notre pièce de vie et, pour capter le signal, il fallait mettre une fourchette dans la prise antenne.) J'ai relu trois numéros du bimensuel. Je ne me souvenais pas de grand-chose. Mais, bonté divine ! Je suis tombé sur une photo qui m'avait bouleversé à l'époque. Je me souviens de ce premier émoi comme si c'était hier. Dans la page mode, du premier numéro d'avril 1985, titrée « été 85 : une mode qui a du punch ! », une femme, de dos, un chapeau de paille sur la tête, qu'elle tient d'une main, comme pour saluer, sur la plage, et sa robe bleue, rendue presque totalement transparente par le soleil. Bonté divine ! Combien de fois ne me suis-je pas demandé si elle avait une culotte ou pas, en scrutant cette page dans tous les sens... J'avais douze ans, j'étais en quatrième et, au retour de l'internat, le vendredi soir, c'était vraiment un bon journal ! Que ce billet vienne combler le manque laissé par mon désir inassouvi d'écrire au courrier des lecteurs.

Informez-vous, informez-vous ! Vous verrez du pays ! Qu'ils disaient.

Avec la mort de François le Pape, on sait désormais qu'il vaut mieux s'adresser aux saints qu'à leur Dieu.

Et ça fume... Et ça picole... Et ça ne travaille pas... Et ça fait des siestes... Et ça s' prend pour un écrivain !

Santangelo

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