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Billet de blog 28 décembre 2024

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Sur un Air de Campagne (495)

Vous avez perdu quelque chose ? Du temps...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je Bâillebye © Santangelo

Lu « Le Cas David Zimmerman » de Lucas et Arthur Harari. Un 'roman graphique' de près de 400 pages, grand format, qui sent bon l'encre et la colle. C'était ma première expérience de ce genre, mais mon inculture en matière de BD ne suffit pas à expliquer ma curiosité grandissante, au cours de la lecture – intérêt qui s'est transformé en fascination. Je voulais juste voir ce qui se fait ; j'ai choisi Harari parce qu'il a obtenu l'Oscar du meilleur scénario avec « Anatomie d'une Chute » ; et j'espérais avoir un état des lieux des rues de Paris, que je n'ai pas foulées depuis longtemps. Et bien : le résultat est saisissant, stylisé à l'extrême, dans une logique formelle étourdissante. L'histoire ? Un photographe trentenaire asocial se rend à une soirée de la Saint Sylvestre avec son meilleur pote, une de ces soirées parisiennes qui réunissent plusieurs dizaines de personnes, dans un grand appartement, pour danser au son du rock anglais et du rap américain, jusqu'à atteindre cette ivresse euphorique qui fait tomber tous les murs, et mène aux discussions sans fin et au sexe. Il y rencontre une jeune femme. Ils font l'amour, dans une chambre, sans échanger le moindre mot. Le lendemain, dans son studio, il se réveille sans aucun souvenir de la soirée. Trou noir. Mais, plus inquiétant encore, en se regardant dans le miroir, il comprend qu'il habite désormais dans le corps de cette fille. Commence alors une longue enquête pour tenter de la retrouver et mettre fin au sortilège... C'est très malin, intelligent, très actuel, angoissant parfois, plein de silence : aussi bien qu'un bon film de cinéma, comme j'en voyais auparavant, dans une petite salle d'art et essai, une après-midi d'hiver, et comme je ne peux plus en voir depuis longtemps. Une belle histoire et un bel objet, assurément. Une aventure de lecture unique.

Entendu, cette semaine : « T'as qu'à changer de sexe si c'est ça qui te fait bander ! »

Hey M'sieur, M'sieur ! S'il vous plaît ! J'peux sortir ? J'ai une envie pressante de liberté...

Nul n'est prophète en son époque...

Chaque sourire les heurte. Le moindre rire les blesse. Toutes les larmes les font rire. L'esprit les rend violents. Et la plus petite démonstration de faiblesse réveille en eux des instincts meurtriers.

J'ai transigé sur les chaussettes. J'en ai acheté cinq paires. En sus de tenir beaucoup mieux à la cheville que celles d'antan, ces nouvelles chaussettes me tiennent chaud aux pieds. J'ai bien fait. Il ne faut pas se montrer sectaire...

Santangelo

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