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Billet de blog 1 mars 2024

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EST - OUEST où et la censure ? La liberté d'expression ?

Avec la guerre en Ukraine, le déchaînement médiatique, la désinformation, font feu de tout bois à l'Est comme à l'Ouest et Médiapart y prend largement sa part. Avec un peu d'objectivité et de recul, essayons d'analiser la situation dans l'audiovisuel.

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Tout d'abord voyons la situation au niveau des débats. Dans les années 80, il y a eu l'excellente émission de Michel Polak : "droit de réponse". Avec un peu moins de réussite, lui a succédé l'émission animée par Taddéï : "ce soir ou jamais". Maintenant on a les débats-propagandes sur les chaînes d'info en continu tel CNEWS ou LCI. Tous les débats sont évoqués à l'exception de ceux qui dérangeraient la ligne éditoriale de la chaîne. On passe allègrement d'un sujet à l'autre, mais les débatteurs restent les mêmes, quelque soit le sujet, cela donne une idée de la pertinence de leurs propos. Il ne reste plus que quelques véritables débats sur France 5, ceux diffusés sur la chaîne parlementaire ne font pas appel à un débat contradictoire. Une émission sur RT France, toujours avec Taddéï, organisait des débats sur des thèmes très divers, avec à chaque fois, des invités qui avaient des opinions différentes mais qui étaient tous des spécialistes sur sujet concerné ; en fait c'était une suite de "ce soir à jamais" mais avec, souvent, des sujets plus pointus. L'émission s'appelait : "interdit d'interdire", reprenant le slogan de Mai 68. "Interdit d'interdire" fût donc interdit quelques jours après l'attaque russe en Ukraine. Pourtant la liberté d'expression était totale à "interdit d'interdire". Ils ont consacré une émission suite à l'arrestation de Navalny, à son retour en Russie après son empoisonnement. Étaient invités des journalistes russes : des indépendants mais aussi des journalistes proches du pouvoir. Ceux proches de pouvoir remettaient en cause les actions de Navalny dans le passé, mais ils étaient unanimes à dirent que cette arrestation était, en fait, contre-productive pour Poutine.

Il ne faut pourtant pas nier que la censure existe bel et bien en Russie, mais contrairement à ce qu'on peut croire, elle n'est pas toujours efficace. Je prendrait pour exemple le film russe Leviathan, primé à Cannes. Bien que le réalisateur ait reçu des subventions, la diffusion du film fut interdite en Russie. Il était toutefois impossible de l'interdire sur Internet. Des millions de russes ont vu le film, et finalement le film fut autorisé à passer dans les salles de cinéma. Je regarde aussi un site entièrement contrôlé par le pouvoir "Russia beyond the headlines" (la Russie en dehors des grands titres). Le site titrait lors de la sortie en salle du film "pourquoi il faut aller voir Léviathan". Mais il faut continuer à faire croire que les russes vivent sous une horrible dictature et qu'ils sont assez cons pour gober tout ce que leur raconte le Kremlin.

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