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Billet de blog 20 janvier 2025

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Les dizaines de milliards d’euros engloutis dans la fusion nucléaire

On parle beaucoup du surcoût de Flamenville (20 milliards d’euros) mais il faut savoir que c’est une broutille en comparaison de l’argent englouti en pure perte dans la fusion nucléaire depuis les années 50, avec au final une production ne dépassant pas le kWh.

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On produit de l’électricité par fission d’un atome d’uranium 235. L’uranium 235 ne représente que 0,7 % des ressources en uranium. La fission de l’atome produit que grande quantité de chaleur qui va chauffer l’eau, pressurisée à 150 bars, à plus de 300°. Cette vapeur fait tourner un rotor (gros alternateur) qui va produire de l’électricité. Produire de la chaleur pour la transformer en travail qui produit de l’énergie, c’est ce qu’on appelle la thermodynamique, qui est à l’origine de la révolution industrielle au milieu du 19è siècle avec l’exploitation du charbon. L’usage de la thermodynamique n’a cessé de se développer au cours de la 2è moitié du 20è siècle. Ce furent d’abord les bateaux pour transporter les marchandises depuis la Chine, puis les avions avec le développement du transport low-cost (seul moyen de transport à émettre des GES à 10 000 m d’altitude) et enfin le développement de l’automobile et du moteur atmosphérique. La thermodynamique a produit toujours plus de chaleur dans le monde, accélère ainsi l’augmentation des gaz à effet de serre dans le monde, ces gaz qui ne connaissent pas de frontières.
    Même si la fusion nucléaire produisait une grande quantité de chaleur, celle-ci ne produirait pas de GES, pas de vapeur d’eau et ne réchaufferait pas le cours des rivières. Au lieu de casser le noyau d’un atome on en fusionne plusieurs, ce qui produirait une chaleur de plusieurs millions de degrés. Le plasma obtenu produirait ainsi des quantités d’électricité encore jamais atteintes. Contrairement à la fission, la fusion nucléaire ne peut se produire qu’après une impulsion électrique très importante de plusieurs millions d’Ampères.  Le but recherché de l’expérience de fusion nucléaire d’Iter, est d’arriver à produire 10 fois plus l’électricité qu’on en consomme. Ce rapport production/consommation d’électricité est appelé Quotient. Le budget initial était de 5 milliards d’euros pour très vite grimper à 20 milliards. La première expérience était prévue pour fin 2025. Mais Iter n’est pas une structure monobloc construite par un seul pays. Presque toutes les grandes puissances participent au financement et à la construction. On s’est aperçu que des éléments ne “s’emboîtaient” pas avec d’autres. Finalement, l’expérience ne se fera qu’en 2030 et le budget a été porté à 33 milliards. Mais Iter n’est pas le seul projet de fusion, de partout dans le monde il pleut des milliards, plusieurs sociétés utilisent la technique des faisceaux laser convergents mais là encore on n’a pas pu dépasser le stade de quelques millisecondes de production. Une société américaine envisage de faire une expérience en 2026 (alors qu’elle n’a pas encore commencé) et de produire de l’électricité en 2030 avec un réacteur à fusion (en utilisant un supra aimant) d’une puissance de 400 MW. C’est vraiment la fête à “balance ton milliard” dans la fusion nucléaire. La thermodynamique, non seulement émet 95 % des GES (transport, chauffage, centrales thermiques etc..) mais elle vide les poches sans qu’on sache si, un jour, on arrivera à produire 1 kWh d’électricité.

Face à la thermodynamique, il y a la mécanique des fluides qui étudie le comportement des gaz et des liquides, tant en statique qu’en dynamique. Pour produire de l’électricité, on ne s’intéresse qu’à la partie dynamique. Dans les Stations de Transfert d’Énergie par Pompage on utilise l’électricité pour remonter l’eau pour la turbiner lors des pics de consommation. On utilise des turbines pour remonter l’eau et aussi à la descente pour produire de l’électricité. D’après le principe de la conservation de l’énergie, le Quotient production/consommation d’électricité atteint au mieux 0,85. En fait, on produit de l’électricité en remontant l’eau (conservation de l’énergie) mais lorsqu’à la descente on la turbine, on a des pertes de charges (dues aux frottements). Si on voulait obtenir un Quotient supérieur à 1, il faut utiliser une énergie supplémentaire à celle de l’électricité. Vu les pertes de charges, pour obtenir un Quotient de 2 (=seuil de rentabilité) il faut que cette énergie soit supérieure à l’énergie électrique (1,17 sur 2, la part de l’électricité étant de 0,83). Cette énergie c’est le moment du couple d’une éolienne à axe vertical. Le moment des forces, c’est ce qui fait tourner un couple, par la force qui agit sur sa circonférence (zone tangentielle). Plus cette force est éloignée du centre rotation, moins celle-ci pour faire tourner le couple est nécessaire. Prenez par exemple une balance de Roberval avec un poids de 10 kilos sur un plateau, si l’autre plateau est situé sur un bras 10 fois plus long, il faudra mettre un poids de seulement 1 kilo pour arriver à l’équilibre. Mais la caractéristique fondamentale d’un système d’engrenages est que la distance parcourue sur la circonférence des pignons reste toujours identique quelle que soit la taille des pignons, la distance parcourue sera toujours celle du pignon moteur. Le dernier pignon est une crémaillère (une crémaillère est un pignon dont le diamètre est infini).
    Je propose donc de faire une expérience pour voir si on peut obtenir un Quotient minimal de 2 dans les nouvelles Stations de Transfert d’Énergie (STE) où l’eau est remontée par paliers, dans des colonnes de 100 mètres de long. Si cette expérience, qui ne produira pas d’électricité comme celle d’Iter, réussit, cela veut dire que la production d’électricité deviendra illimitée dans tous les pays ayant un peu de relief (dénivellation minimale de 300 m afin de profiter de l’accélération de la gravité). En l‘absence d’ouvrage d’art (barrages) il n’y aura jamais de démantèlement (uniquement maintenance et remplacement), pas d’émission de GES lors de la production d’électricité, une énergie 100% renouvelable, fonctionnant à pleine puissance 24h/24 (donc plus besoin des énergies intermittentes) mais avec les unités fonctionnant en semi-base, possibilité de palier aux pics de consommation.
    Contrairement à Iter, cette expérience (plus de 10 000 fois moins onéreuse) est sûre de réussir mais on ne connaît pas la rentabilité des installations (=le Quotient) ni le coût (une ou 2 colonnes montantes ?). Cette expérience marquera la fin du nucléaire dans le monde et aussi la fin des centrales thermiques, une fin tout de même lointaine, vu les installations existantes.
    Depuis 10 ans EDF est sourd et depuis 7 ans la censure des médias et des politiques (de l’extrême à l’extrême gauche) est totale. Pour la première fois, le 7 octobre 2024 j’ai eu une lettre du gouvernement qui m’a promis de me donner une réponse. Bien sûr, j’attends toujours, mais je n’attends plus pour contacter d’autres pays qui, eux, n’ont pas de centrales nucléaires ; la censure éternelle n'existe pas.
    Médiapart est le seul média en France qui me permet de m’exprimer. Mais il ne faut pas se faire d’illusion, l’article sera publié dans le Club de Médiaprt seulement durant 48 heures. Autrement dit, seulement quelques dizaines de personnes le verront, Médiapart ne prend donc aucun risque. Comme le disait si bien Coluche : la Démocratie c’est cause toujours. De plus, quand vous faîtes partie des gens qui ne sont rien (je ne suis ni un scientifique ni un ingénieur) d’après sa majesté Macron, c’est votre pedigree qui compte plus que vos idées.

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