J'ai les yeux carrés, fixés sur mon ordinateur. Je scrute les images floues en noir et blanc, j'écoute les bribes de voix distordues, en toutes langues, ponctuées par le son des vagues.
La différence avec les images de l'alunissage de 1969, c'est que les commentaires défilent en couleur sur le côté de l'écran, mêlant, soutien, haine, moqueries et encore beaucoup de soutiens. Il y a aussi ces pubs, encore plus incongrues que d'habitude, qui surgissent de temps à autres.
La différence avec 1969, c'est que c'est une mission d'espoir effectuée et soutenue par des citoyen·nes qui reprennent le pouvoir sur les visions lunaires, ou plutôt maintenant marsiennes de trop de dirigeants de notre planète.
La différence, c'est qu'il s'agit bien de notre humanité ici et maintenant.
Alors, oui il s'agit bien d'une mission spéciale.
Pas la première, et sans doute pas la dernière.
Si un palestinien ou une palestinienne lit ce texte, je souhaite préciser qu'avant tout j'ai regardé vos images, lu vos textes, que je considère la Flotilla pour ce quelle est, le symbole de notre combat pour vous soutenir. Que parfois, moi qui suis française, je préfèrerais être espagnole, italienne, irlandaise, colombienne ou d'autres parmi ces peuples qui réagissent plus massivement, ou dont les dirigeants sont plus clairs. Je peux cependant témoigner que dans cette France fragile, le soutien est là et sera, peut-être comme trop souvent, très, trop, tard, prêt à vous soutenir, en tout cas beaucoup de personnes y travaillent.
Enfin, j'ai l'impression que la proposition de Trump et Netanyaou correspond à un roman célèbre ici : "Le Choix de Sophie", pour la faire courte, le bourreau donne un vague espoir de survie en proposant un choix qui de toutes les façons aboutira à la mort. Pour ma part, il est clair que c'est le bourreau qui tue, et que ce faux choix, ne sert qu'a tenter de se sortir de sa culpabilité.
Sérieux, je n'aimerai pas être à votre place, je ne sais pas ce que je ferais, à chaque jour sa peine, mais on a vu des débarquements réussir, pourvu que celui-ci soit citoyen.