Liberté
« Pour être libre, dans ce monde, il faut être craint, pour être craint, il faut être puissant. »
Ça, c'est ce M. Macron a dit le 13 juillet dans un discours aux armées.
Perso, j'y ai vu un indice.
Cette phrase, dit pour moi, ce que « liberté », signifie pour le président. Une domination par la violence, elle justifie non seulement la culture du viol, mais aussi la culture de tout autres dominations, telles que le colonialisme, le génocide à Gaza, le validisme, etc. en un mot que seule la puissance et la compétition seraient les outils de la liberté
Et c'est bien contre ce rapport domination et les violences qu'il engendre, que les luttes convergent.
Il semble que M. Macron se sente incompris, puisqu'après nous avoir seriné à tout propos que nous étions en guerre depuis des années, ils nous impose le ministre de la guerre, comme premier ministre.
Le but de ce président est on ne peut plus clair, à nous d'évaluer si c'est l'avenir que l'on souhaite.
Vérité / Dette
Bon, tout comme le climat et la météo se sont emballées en ordre désordonné cet été, le chef du gouvernement n'a pas été en reste. Celui qui « n'a pas pris de vacances », a beaucoup parlé.
Il nous a servi tout au long de l'été « le moment de vérité ».
Le mot vérité ressassé, a raisonné comme s'il faisait péter une bombe dans mes entrailles. Je n'ai pas besoin de statistiques pour penser que je n'étais pas la seule concernée, que ce soit directement, ou indirectement. Celui qui a menti sans vergogne, et par cela, malgré ses responsabilités laissé perdurer un système de violence, ose nous parler de vérité.
Je mets temporairement mes émotions de côté. Je me construit imaginairement une fiction « feel good » et je me dit, bon le gars, il a merdé, mais maintenant, il peut encore faire quelque chose, mettre au budget des moyens pour que le crime majoritaire en France, le viol, soit combattu, pas seulement de manière carcérale, mais en protection, éducation, soin...
Mais non, son souci c'est la dette.
Bon, il y a plein d'économistes qui proposent plein d'explications et de solutions, que je ne vais pas transcrire ici avec mes mille maladresses. Juste une chose m'a marquée, en tant que néophyte sur cette question, c'est que même en reprenant leur piètre comparaison avec la gestion « d'un bon père de famille », aïe, aïe, aïe, l'argumentaire ne fonctionne pas.
Pour la faire courte, si papa décide de rembourser sa maison, sa voiture, le lave vaisselle, le lave linge... de maman, en priorité de tout, ben notre vie va être moche. Bien sûre, il ne s'agit pas de ça, je transcris, ce qu'ils voudraient que l'on pense : il y a « papa » et « maman » avec leurs préoccupations d'adultes, et puis les enfants qui ne comprennent pas.
L’État, n'est ni « un papa », ni « une maman », nous ne sommes pas des enfants.
Je me souviens d'un discours de Thomas Sankara, dont voici juste un extrait, et un lien :
« La dette ne peut pas être remboursée parce que d'abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c'est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également. Ceux qui nous ont conduits à l'endettement ont joué comme au casino. Tant qu'ils gagnaient, il n'y avait point de débat. Maintenant qu'ils perdent au jeu, ils nous exigent le remboursement. Et on parle de crise. Non, Monsieur le président, ils ont joué, ils ont perdu, c'est la règle du jeu. Et la vie continue. »
https://thomassankara.net/wp-content/uploads/2005/09/La_dette-1.pdf
Pour les personnes qui veulent aller plus loin et qui en ont le temps, je recommande le livre de David Graeber, Dette 5 000 ans d'histoire.
On se sait pas trop à qui on doit une dette, et il me semble que si l'on ajoute toutes les dettes des États, on arrive à une valorisation supérieure de ce que notre planète, notre lieu de vie peut produire.
Alors peut-être que ce mouvement ne parle pas d'une vérité qui relève de la croyance, mais bien d'un rapport au réel.
Voilà, voilà, voilà, en vrai, ce dont on a envi de parler, ce n'est pas de dette, mais de budget.
Colère / violence
Et voilà que notre colère s'exprime, parce que d'une façon ou d'une autre, on constate bien qu'il y a un mensonge.
Le moment de vérité, proclamé par un menteur nous laisse non plus perplexe, mais en colère.
Pour reprendre un slogan, je dirai que la honte n'a pas encore changé de camp.
Il paraîtrait, que ce n'est pas bien la colère. Y'en a même qui disent que ce serait de la violence.
Alors pour la violence, je m'en réfère à un livre : Saint Luigi de Nicolas Framont
https://frustrationmagazine.fr/
J'ai envie de dire, un Nicolas qui paye de son temps pour nous aider à réfléchir, ce Nicolas là, est clair, fastoche à lire et sourcé. En un mot, je dirai qu'il parle de violences qui ne sont pas des actes irréfléchis sous le coup de la colère, mais d'une violence que les dominants nous rendrait acceptable.
Revenons à la colère, il paraît que c'est pas bien la colère et que la tristesse c'est moche... C'est une peu comme si il y avait une hiérarchie des émotions, y'en aurait de bonnes et de mauvaises.
Il me semble, pourtant, que la colère peut prendre plusieurs formes d'expression, un éclat de rire, une longue balade, une fuite, un cri. L'important est peut être plus ce qu'une émotion peu produire de... bénéfice.
Les femmes savent bien ce que la violence physique produit, qu'elle est trop souvent combiné à une violence étatique, ou systémique, enfin trop présente et trop validée.
Alors, si je suis solidaire avec les familles des vitrines et des poubelles, que ce serait Nicolas (pas Framont, surtout l'autre qui n'a pas de nom), qui payerait pour ces dégradations, j'aimerai surtout que Nicolas ne m'agresse pas, qu'il prenne conscience que c'est Martine qui travaille gratos. Que Martine en a marre de subir la violence de Nicolas.
Pour éviter d'être trop longue
J'ai envie de dire à tous ces commentateur·ices que ne comprennent pas ce qui fédère ce mouvement, qu'il y a d'une part un message clair « Macron, démission », et qu'après il y a moult propositions à construire.
Pour ma part, je me réfère encore à David Graeber et David Wengrow. Ils font état en conclusion de leur livre Au commencement était..., (qui fait une analyse de la multiplicité d'organisations sociales possibles), d'une remise en question de la perte de libertés fondamentales dans nos sociétés. Partir, désobéir, choisir sont des concepts qui peuvent être à la base de nos discussions en ces temps d'agora.
Une autre piste de réflexion qu'ils ouvrent, est le constat de la destruction de l'autonomie des femmes, et le transfert de la violence vers la vie privée et familiale, dans nos sociétés dites, disons, occidentales. À méditer, aussi.
Pour finir
Yes, j'adore ces expressions qui signalent le plus souvent, qu'on ne va pas finir.
Qu'il semble qu'on a pas finit de discuter et d'agir ensemble.
Qu'on commence un truc qui prendra « un certain temps ».
Un truc pour expérimenter d'autres possibilités de vivre ensemble.