On en a plus qu'assez des fadaises du gouvernement au sujet des retraites !
Assez que l'on nous mente alors que le devoir premier du gouvernement devrait être un devoir de vérité et d'objectivité.
Or, que nous dit-on à longueur de journée au sujet des retraites ? Le système est au bord de l'implosion financière, si l'on ne fait rien, les retraites de demain ne seront pas assurées, la France ne peut rester à l'éacrt des réformes, regardez, partout en Europe on recule l'âge de départ en retraite...
Pourtant, à bien y réfléchir, il n'y a pas, mais alors pas du tout, de problème de financement des retraites en France.
Dans son huitième rapport du printemps dernier, le Conseil d'orientation des retraites chiffrait le déficit prévisible des systèmes de retraites à 68,8 milliards d'euros en 2050. Soit. Mais au cours de cette année, on pouvait retenir deux chiffres. Tout d'abord, selon la Cour des comptes, que les niches fiscales dont bénéficient les entreprises s'élevaient à 140 milliards par an, chiffre auquel on doit ajouter les 30 milliards d'exonérations de cotisations sociales bénéficiant aux mêmes entreprises. Ensuite, que le montant des actifs du Fonds de réserve pour les retraites, créé par le regretté gouvernement de Lionel Jospin, ne s’établissait plus qu'à 33,1 milliards. Pourtant, ce Fonds est la solution radicale aux perspectives de déficit des systèmes de retraites. En effet, si l'Etat l'abondait de 20 milliards d'euros par an, en ponctionnant d'autant les niches fiscales et les exonérations de cotisations sociales, en 20 ans, il aurait à disposition un magot de 400 milliards (je vous fais grâce des intérêts). Autrement dit, abonder sérieusement le Fonds de réserve n'alourdirait pas les prélèvements obligatoires et permettrait de résoudre le problème de financement à venir de nos retraites.
On peut aussi considérer qu'une autre réforme que celle du gouvernement était et reste envisageable :
- supprimer toute référence à un quelconque âge légal,
- s’entendre sur une durée de cotisation (par exemple 45 ans) et ouvrir la possibilité à chacun de maîtriser la longueur de sa vie professionnelle,
- tenir vraiment compte de la pénibilité et des carrières morcelées (notamment féminines) en octroyant aux personnes concernées des trimestres gratuits de cotisation,
- augmenter le taux d’activité des seniors sans nuire à l’intégration des jeunes sur le marché du travail,
- être solidaire avec les chômeurs et les étudiants en leur octroyant des trimestres gratuits de cotisation,
- mieux taxer le capital pour augmenter les ressources du Fonds de réserve pour les retraites.
Au lieu d'ouvrir le débat, le gouvernement s'est enfermé dans des incantations, s'est enfermé dans une réforme idéologique et de classe. C'est pourquoi, avec 3,5 millions de mes concitoyens j'ai manifesté le 12 octobre, à Poitiers en ce qui me concerne.